Vite, allez, cachez-le donc, ce sein, cette pomme de discorde qui semble avoir émoustillé ces derniers jours la concupiscence intime de tout un peuple. Je dois confesser ici que j’ai dû, obligé par les impératifs de mon métier, aller voir du côté d’une plage américaine la munificence d’une poitrine qui, il faut bien le reconnaître, se laissait admirer sans faux-fuyants.
Mes yeux ont glissé sans coller, j’insiste, sur ces images lubrifiées. Je peux être un véritable Teflon lorsque je m’en donne la peine.
L’image de la compagne de notre capitaine, car il s’agit bien d’elle, photographiée sur une plage, la poitrine offerte sans affectation aux caresses du soleil, est entrain de provoquer un véritable traumatisme dans le Landerneau. La plupart des Camerounais semblent laisser entendre que les seins de Georgette ne doivent pas être montrés sur un média camerounais, une façon de stigmatiser la mauvaise manière que CAMFOOT aurait faite à M. Eto’o.
Je dois avouer que plus les années passent et moins je comprends l’évolution de la société camerounaise. Depuis quand, je vous demande un peu, les seins sont-ils devenus chez nous un objet
sexuel qu’il faut cacher ? S’émeut-on lorsqu’une femme sort son sein, en public, pour le mettre dans la bouche d’un nourrisson hurlant qui en prend goulûment possession? Lorsqu’on surprend des filles nues au marigot, quelle partie de leur corps cachent-elles le plus naturellement du monde ? Jamais les seins. Les filles, naturellement, plaquent leurs mains sur la seule partie du corps qui, chez nous, vaut la peine d’être cachée.
En toute honnêteté, j’aurais jeté un regard plus appuyé sur Georgette si elle avait tombé le string. Les valeurs sûres sur le corps d’une femme, femme de footballeur ou de maçon, n’ont pas changé depuis la création. A l’argus, la valeur du sein est à l’étiage. Tout simplement parce que, silicone ou pas, on n’a plus les seins qu’on avait.