MCM, mon illustrissime confrère, a fait remarquer, avec un brin d’amertume, que toutes les grandes fédérations du monde attendent avec trépidation et joie le retour de blessure de leurs meilleurs éléments. Une façon de reconnaître sans l’admettre qu’une bonne partie de la population, des administrateurs du foot et des joueurs même, aurait quelque réserve à l’égard du retour du capitaine des Lions indomptables. Je réponds « so what » ?
Ma belle-mère disait souvent, face à sa petite-fille qui avait tendance à toujours exagérer, « pousse, mais pousse égal ». Non, mais à la fin, il ne faut même pas pousser du tout. Le retour au jeu de M. Eto’o, notre meilleur cheval, serait donc de nature à terroriser ceux qui savent qu’ils représentent notre grande chance de succès ? Allons voyons ! Camfoot tétanisé de peur ; Tombi qui fait dans son froc ; les journalistes qui rasent les murs ; les Song catastrophés ; Iya, Issa Tchiroma même, Womé, Bikey, Lavagne, Milla, Bell, Abdourraman sans doute aussi, tous réunis dans la même intrigue concourant à écarter à tout prix le talent le plus éclatant du pays ? C’est un peu fort, non ?
Et so what si c’était même le cas ? Là où MCM voit la terreur, je n’entrevois que le doute. Personne ne remet en question la légitimité de M. Eto’o au sein des Lions. Ce que MCM ne dit pas, c’est qu’il y a un doute, et que ce doute a grossi et s’est incrusté : peu de Camerounais croient que M. Eto’o réussisse jamais à rendre les Lions meilleurs qu’ils ont toujours été. La question de la présence de M. Eto’o au sein des Lions tient très largement à cette perception, qui peut être facilement étayée par des arguments solides. Qu’il soit là ou non, cela, croient beaucoup de Camerounais, ne changera rien à quoi que ce soit. C’est à ce niveau que devrait rester le débat.
C’est sans doute utile de recenser les compatriotes que le retour du capitaine semble terroriser, mais ce qui serait bien, c’est de chercher à établir combien de sélections nationales, en Afrique ou ailleurs, la présence de M. Eto’o terrorise. Il n’y en a pratiquement pas. Cela dit tout, et le reste n’est que distraction.