M. Garoua, le bien nommé, ne traversera pas l’équinoxe de septembre. Il est en train de préparer la corde avec laquelle il va être pendu. Il sera donc viré et, comme M. Edjoa ou M. Zoah et les autres, il ne l’aura pas volé.
Ces messieurs qui défilent au MINSEP écoutent sans doute, mais manifestement, ils n’entendent rien. Nous n’avons eu de cesse, ici, de leur conseiller de s’occuper de leurs affaires. Combien de fois leur avons-nous asséné cette vérité toute simple : le rôle du MINSEP est d’appliquer la politique publique en matière d’activité physique et de sport au Cameroun. Point. Le MINSEP n’est pas le ministre du football et encore moins celui des Lions Indomptables. Le football n’est donc pas plus que le saut à la corde affaire d’État.
Pourtant, sur la foi d’une rumeur de bonne source, M. Garoua n’aurait rien trouvé de mieux à faire que de préparer, en catimini et sur la pointe des pieds, une réunion à Paris pour sonder l’humeur de quelques joueurs de football. Déjà, l’idée d’un ministre de la République rasant les murs en route vers un rendez-vous interlope m’insupporte, mais celle de penser qu’une telle galéjade puisse être commandée ou sanctionnée par le patron du ministre me paraît indigérable. Je mets au défi quiconque de prouver que le Premier sportif camerounais, qu’on ne nommera pas ici, aurait envoyé le MINSEP à Paris, à grands frais, materner entre autres M. Alexandre Song, footballeur professionnel dans un pays étranger.
M. Garoua, comme tous les autres qui auront été virés sans laisser la moindre empreinte sur le paysage de l’activité physique au pays, se laisse griser par la folie du foot et écraser par la vulgate du tout-football au pays créée et alimentée par un décret émis par M. Ahidjo il y a bien 40 ans et devenu largement inutile et contre-productif aujourd’hui. Ce décret, dont les effets néfastes sur notre football se manifestent par la lourde présence de l’État dans une affaire où il a si peu à faire, a été très justement et clairement dénoncé par M. Junior Binyam, que personne ne peut flétrir de rigolo.
Le MINSEP sera donc à sa réunion à Paris ce lundi ou mardi ? Grand bien lui fasse ! Ça me laissera toujours plus de temps pour polir mon oraison funèbre. Mais cela ne m’empêche pas de dire toute ma déception et sans doute celle de beaucoup d’autres observateurs et amateurs du foot, parce que nous espérions que notre nouveau MINSEP travaillerait à laisser une marque durable sur l’activité physique au Cameroun, par exemple en élaborant ou en révisant la politique nationale relative à cette activité ou, pourquoi pas, en remettant le foot à sa place par la mise au rebut d’un vieil ukase qui lui donne le même statut que la défense nationale.