Le réflexe de faire donner Etoudi, d’appeler Mvomeka à la rescousse ou, de plus en plus, de racoler des sympathies sur les ondes chaque fois que des projets personnels ou corporatifs frappent un os, est une maladie bien camerounaise.
On pense de moins en moins à établir des rapports de force, à imposer un point de vue par la voie de la dialectique, du droit et de la raison ou, tout simplement, à exhiber ses « cojones » en allant à la confrontation frontale. Cette maladie a de beaux jours devant elle parce que les pouvoirs publics ont tendance à laisser croire qu’ils ont le devoir et la légitimité d’intervenir partout. Cela n’est ni toujours vrai ni particulièrement souhaitable.
Le boutefeu qui a allumé la crisette qui secoue actuellement l’organisation du foot serait la mise à l’écart d’une association légalement constituée du processus électoral établi à la Fécafoot. Rien de plus banal, à la vérité, on a déjà vu mieux. L’association des joueurs dirigée par M. Mayébi, car il s’agit bien d’elle, appelle les Camerounais et les pouvoirs publics à la rescousse au motif qu’elle a été déclarée inadmissible à participer aux diverses élections actuellement en cours.
Au bénéfice de mes lecteurs, je rappelle deux petites choses. Pour participer aux activités de la Fécafoot, il faut être agréé et reconnu par celle-ci. C’est comme ça dans les textes que tous les acteurs ont acceptés. Ensuite, la Fécafoot a fait connaître son programme d’activités, dans lequel était défini son processus électoral, depuis au moins le début de l’année. Ce programme d’élections a d’ailleurs commencé depuis un certain temps sans que ni le MINSEP ni l’association de M. Mayébi ne fassent promptement rappeler leur existence, comme ils viennent de le faire l’un par une recommandation qui sent l’ukase à des kilomètres et l’autre par des cris d’orfraie.
Le soi-disant bras de fer entre la Fécafoot et le MINSEP n’a pas lieu d’être sur une affaire aussi banale et qui, il faut bien le dire, ne concerne que très loin les pouvoirs publics. M. Garoua, dont la longévité au MINSEP étonne de plus en plus, serait mal avisé de s’engager dans une guerre qu’il pourrait perdre ou à l’issue de laquelle il ne pourrait brandir qu’une petite victoire à la Pyrrhus. Je rappelle que si des élections ont été perturbées dans quelques localités près de Yaoundé, elles ont bel et bien eu lieu ailleurs. Comme quoi la même chose est interdite à Lolodorf mais acceptée à Mbanga. C’est terrible.
Il existe des tas de raisons de peser sur la façon dont la Fécafoot mène ses affaires et de vouloir que les choses se passent autrement. S’agissant des fameuses élections, le cirque auquel nous avons eu droit à Pouma fait honte. Comment est-il possible que M. Iya, dont la mesure et la sobriété sont largement reconnues, laisse des roquets comme M. Batamak gâter le nom de son institution par des comportements de soudard ?
La mise à l’écart de l’association des joueurs est l’avatar d’un jeu politique dont M. Iya est le maître. Il y a des raisons plus profondes d’en vouloir à une institution qui refuse de s’auto-discipliner. L’affaire de l’association des jours n’en est pas une, à proprement parler. M. Mayébi peut, au choix, apprendre et maîtriser les mêmes armes que M. Iya au lieu de montrer ses biscotos par MINSEP interposé et, c’est la meilleure voie, s’adresser aux tribunaux. L’ordonnance d’un juge a nettement plus de poids que les petites bafouilles d’un MINSEP.