À la tête du Comité de normalisation, il y a nettement du poids. Ce n’est pas un freluquet comme M. Mohamed Iya qui viendra dire le contraire. De fait, entre M. Owona et M. Ngassa seulement, il y a au moins deux cent kilos d’expérience et de muscle qui donnent aux heureux impétrants une prestance physique indéniable et une autorité professionnelle indiscutable. Nous sommes entourés, sur le front du football camerounais, d’hommes costauds. Et cela est, comme l’avait si bien senti Jules César, plutôt souhaitable.
Toutefois, cet embonpoint de bon aloi qui respire la santé et suscite l’optimisme semble être de plus en plus battu en brèche par le ronron sirupeux qui berce le Comité et qui risque de plomber l’élan initial et, à terme, de le ravaler au rang des multiples comités de toilettage que nous avons malheureusement connus. Pour tout vous dire, de ce côté-ci de la Sanaga, nous craignons beaucoup de voir de plus en plus Mohamed percer sous Joseph.
Cent jours déjà que le Comité est à pied d’œuvre, et personne n’a jugé utile de nous dire, ne serait-ce que pour nous rassurer, ce qui a été fait et ce qui reste à faire. M. Iya doit être content : faire le dos rond, ne rien expliquer, ne rien dire, mépriser l’idée de rendre compte, c’était son truc. L’esprit de la mission de M. Owona est pourtant de ramener dans la normalité, en bouleversant la déplorable culture de non-responsabilité plantée par les divers présidents de la Fécafoot, une institution largement décrédibilisée par les personnes qui ont eu la charge de la nourrir, de la protéger et de la faire grandir.
Le 31 mars 2014, date à laquelle le Comité doit, passez-moi le lieu commun, rendre son tablier, c’est déjà demain. Il nous reste quelques mois pour espérer que M. Owona réussisse à instaurer une nouvelle culture à la Fécafoot, une culture d’accountability à tous les niveaux. Le bon professeur ne serait-il pas, à Dieu ne plaise, concentré sur les virgules et les alinéas, au lieu de garder l’œil sur le trophée qu’il doit nous ramener ? S’il répugne à dire ce qu’il fait, comment espérer qu’il fasse enchâsser l’obligation de rendre compte dans les nouveaux textes de la Fécafoot ?