Que cherche au juste ce Ndogkoti à vouloir aujourd’hui mettre le feu à l’idole que nous adorâmes tant hier ? Les Lions indomptables sont l’une des meilleures sélections nationales de football de la planète. À quatre reprises, ils ont remporté la Coupe d’Afrique des Nations. Cinq fois, dont quatre consécutivement, ils ont joué la phase finale de la Coupe du monde. Un record en soi. Et jamais ils n’ont fait de la figuration.
Réponse à l’article : Notre Vrai Niveau
En atteignant les quarts de finale en 1990, ils ont changé la face du football mondial de haut niveau. Le monde entier s’en souvient. La FIFA a classé ce Cameroun-Angleterre de 90 parmi les plus grands matchs de l’histoire du football. En juin 2003, sans concéder le moindre but sur leur parcours, les Lions indomptables ont joué la Finale de la Coupe des confédérations au Stade de France, après avoir fait mordre le gazon au Brésil, à la Turquie, et à la Colombie. N’eût été la disparition tragique de Marc-Vivien Foé qui a endeuillé le groupe, l’issue de la rencontre face à la France aurait sans doute été tout autre.
Je mentionne, en passant, la médaille d’or remportée par Akono Jean-Paul et la sélection junior aux Jeux olympiques de Sydney en 2000 aux dépens de l’Espagne, en laissant sur le bord du chemin, tour à tour, la République tchèque, les Etats-Unis, le Brésil, et le Chili de Zamorano. C’est à dessein que je ne m’attarde pas sur l’hégémonie qu’exerce sans partage l’équipe A’ des Lions indomptables depuis des années sur les Jeux africains.
L’épopée de nos fauves préférés ne s’est bâtie ni en un jour ni à la faveur d’un quelconque accident. Les lettres d’or du football camerounais ont été écrites au fil des exploits de Mbida Arantès, Abéga Docteur, Nkono Tommy, Marc-Vivien Foe, Rigobert Song, Roger Milla, Omam Biyik, Njanka, Samuel Eto’o Fils, Lauren, Patrice Mboma, Alioum Boukar, Joseph-Antoine Bell, Geremi Ndjitap, Webo et tous les autres. S’ils trônent là haut sur l’Olympe avec les Cubillas, César Uribe, Paolo Rossi, Zbigniew Boniek, Gascoigne, Maradona, Valderrama, Rincon, Jay Jay Okocha, Ivan Zamorano, Nwanko Kanu et Ronaldihno qu’ils ont défiés et pour certains vaincus, c’est qu’ils le méritent.
Arrêtons-nous un instant sur le fameux « m’as-tu-vu des Argentins ». Les lions indomptables se sont mesurés à eux deux fois. A notre actif, nous affichons une victoire (1-0) en Coupe du monde et un match nul (2-2) en match amical de revanche à Genève. Ils n’ont pas tellement de quoi pavoiser, Cannigia et ses copains !
Tous ces pays qui font si peur à Ndokoti et qui ont eu à rencontrer les Lions indomptables ne leur ont rien montré. Non ! Ces « vivats qui leur sont venus des quatre coins du monde » n’ont pas été volés. C’est simple. Des va-nu-pieds des terrains vagues de Mvolyé, d’Essos, de Poumpoumré et des sans-grade de Pouma et de New Bell ont séduit avec leur jeu gai et technique le monde footballistique qui s’est mis à genoux devant eux. Une chose est certaine. Ils en ont fait trembler des filets : ceux de Dino Zoff, de Peter Shilton, de Joel Létizi, de René Higuita, de Pumpido et de Shay Givens.
N’en déplaise à notre rabat-joie maison, le classement FIFA/COCA-COLA reste la référence la plus scientifique de la valeur des sélections nationales A au monde. Il ne concerne que les équipes fanion. C’est sur lui que se fonde la FIFA pour déterminer les têtes de série en Coupe du Monde. Il repose sur un système de points qui s’additionnent et se soustraient au fil des victoires et des défaites. Plus une équipe totalise de points, mieux elle est classée. Prenons les données depuis l’introduction de ce classement en août 1993 ou à partir de la nouvelle formule adoptée le 12 juillet 2006. Le Cameroun figure toujours parmi les 25 meilleures sélections de la planète. 3 fois il a occupé le 11è rang en fin 2006 et 7 fois le 12è rang entre 2003 et 2006. Alors, que Ndokoti ne vienne pas me dire que c’est sottise d’établir le niveau des Lions à partir de ce classement !
Quelle hérésie de prétendre que nous vivons des galons acquis en 90 ! Le classement FIFA/COCA COLA ne tient plus compte que des résultats des quatre dernières années, c’est-à-dire, 13 ans après ce que Ndokoti, irrévérencieux, appelle « accident vertueux ». Accident lui-même ! S’il en connaît un autre de plus rigoureux où la Côte d’Ivoire, qui ne nous avait pas marqué le moindre but depuis 37 ans à Khartoum serait placé devant nous, qu’il me le dise.
Si Les Lions n’ont plus atteint le deuxième tour de la Coupe du Monde depuis 90, ce n’est pas faute de l’avoir mérité. En 1998, à Nantes, ils ont été victimes d’un véritable hold-up contre le Chili de Salas et de Zamorano sur le but de Mboma non validé. On avait déjà fait le coup à Roger Milla en 1982 contre le Pérou. On l’a vu à Séoul en 2002. On ne le dira jamais assez. La Coupe du monde ce n’est pas que du football. C’est aussi et avant tout de gros enjeux géopolitiques.
Les Lions sont vieillissants. Je le concède. Mais qu’est-ce qu’ils avaient fière allure au Félicia d’Abidjan le 8 septembre 2006 ! Au Cameroun, le football se joue sur des champs de patates. C’est une honte. Je le concède et le déplore. Les dirigeants du football camerounais sont pathétiques. Ils n’arrivent même pas à nous trouver un entraîneur. Quand ils en trouvent un, ils sont incapables de lui payer le salaire qu’ils ont convenu avec lui. C’est lamentable. Mais, un dernier mot : les Lions indomptables occupent, depuis août 2007, le 16è rang dans la hiérarchie du football mondial. Cela, Ndokoti, s’il te plaît, concède-le moi, tout simplement.