La question n’est pas de savoir si Javier Clemente est un coach d’expérience ou s’il peut diriger une grande sélection nationale. Il l’est et il a fait ça. La question est de savoir pourquoi l’avoir choisi, lui et pas un autre. Les mauvais esprits vont, je le sens, sous couleur de réponse, me rappeler que Clemente ressemble étrangement à Arie Haan, à Otto Pfister et à Paul le Guen. Alors, diront-ils, à quoi vous attendiez-vous de gens qui ont déjà choisi ces personnes ? Une façon de dire que le vrai problème, ce n’est pas le sélectionné, mais plutôt les sélectionneurs du sélectionné.
Et M. Mveng, l’apothicaire inamovible sous-patron de la Fécafoot et accessoirement premier moutardier du «chef de l’entreprise Cameroun », a confirmé le dégoût croissant qu’inspirent les mêmes personnes qui ont kidnappé le football du pays et qui, depuis des années, tournent autour de la Fécafoot, du MINSEP et du Secrétariat de la Présidence de la République.
Monsieur Mveng n’est rien, bien sûr, ou plutôt il est exactement comme les autres grands clercs du pays qui sont convaincus, parce qu’ils mettent le nom de M. Biya partout, d’avoir la légitimité éternelle d’émettre des ukases, d’avoir tous les droits sans la moindre obligation au double plan des résultats et de l’obligation de rendre compte, de veiller à l’intérêt public.
Alors, voilà, un bon mois après une des prestations les plus embarrassantes (sans doute aussi pour le « chef de l’entreprise Cameroun ») de l’entreprise dont il a la charge, M. Mveng n’a rien d’autre à dire que de nous rassurer que personne ne sera sanctionné. Nous sommes donc tellement surpris, monsieur le grand vice-président ! C’est logique, n’est-ce pas, et en fait c’est juste pour une fois : aucun dirigeant ne sera sanctionné, aucun joueur ne sera non plus sanctionné. Pour une fois, c’est la justice elle-même. Surtout qu’un pharmacien travaille à notre bonheur : il n’a pas pour priorité de recruter un Camerounais, il nous a donc trouvé un entraîneur « de caractère ».
Javier Clemente ? Il a été un entraîneur à succès il y a plus de 25 ans. A dirigé deux sélections nationales avec des résultats navrants. C’est exactement le parfait exemple de « has been » dans le métier. Mais il y a mieux. Ce petit homme traîne depuis toujours une réputation de petzouille atrabilaire, pur produit de la Navarre violente, inculte, raciste dans ses comportements et dans l’âme. Cherchez et dites-moi combien de footballeurs qui ressemblent aux nôtres ont déjà porté les couleurs des équipes dirigées par Clemente. Cherchez et dites-moi quel intérêt l’Afrique a jamais suscité chez lui. Cherchez et vous établirez un florilège des mot blessants et méprisants qu’il a toujours tenus à notre égard.
A ce beau tableau de chasse, on pourrait ajouter, en passant, que Clemente a préconisé, surtout à l’Atletico dans son pays basque de la terreur, le foobtall le plus négatif et le plus méchant que la Liga ait jamais connu. C’est le même Clemente qui, les observateurs le croient fermement, aurait commandé l’incroyable assaut de Goikoetxsa sur Maradona. C’est le même Clemente qui n’a aucun problème à traiter Samuel Eto’o, alors au sommet de sa gloire, de singe descendu de l’arbre.
Ce type ne vient chez nous que pour le fric. Nous ne l’intéressons pas. Il ne vient que parce qu’il n’a rien d’autre en Europe et parce que des gens qui n’ont pour seul dessein que de s’arc-bouter sur leur strapontin et qui n’ont aucun orgueil et aucune fierté comme M. Mveng le sortent du chômage et de l’oubli. Parce qu’il est blanc. Parce que le même M. Mveng qui était aux premiers postes lorsqu’on choisissait Arie Haan est toujours là et n’a d’autre ambition que de rester là.