Le vocabulaire usité dans le cadre du football, quelle que soit la langue employée, nous renvoie toujours à nous interroger sur l’étymologie des mots et les dérives y apportées, lorsqu’ils tombent dans le langage public. Les mots sont galvaudés. Ils se dissolvent, s’estompent et perdent de leur essence, s’ils ne sont pas tout simplement dépouillés de leur substance. Reconstruction… Un mot qui reviendra souvent ces prochains jours, après la prestation timide, insipide et peu inspirante servie par les Lions Indomptables du Cameroun, lors de la CAN 2023 qui les a mis face à leur vrai niveau actuel. Après l’euphorie suscitée au terme du match victorieux contre le dernier de la poule C, le trop bref et fugace éclair de joie a été effacé par le retour brutal à la réalité, face aux Greens Eagles du Nigeria. On parlera donc de reconstruction, sur les plateaux de télévision ou de radio et sur les Réseaux Sociaux, pour avancer des vérités parcellaires ou travesties, des mensonges orientés, éhontés, dupliquer des propositions. On refera le monde pour éclaircir le ciel des Lions Indomptables.
En parlant de reconstruction, il faudrait repartir sur l’étymologie du mot qui renvoie à « construire de nouveau ce qui a été détruit, à rétablir quelque chose dans son état premier, ou à imaginer quelque chose autrement, en général de manière contestable. (Reconstruire l’histoire) »
Se reconstruire correspond à retrouver un état psychologique stable après un traumatisme.
Chacun se reconstruira donc après avoir digéré l’échec de la campagne COTE D’IVOIRE 2023
Les définitions étant posées, on comprendra que ce terme, dans le contexte du football, spécialement, dans le cas des Lions Indomptables, renvoie à trouver des excuses pour justifier les prestations mièvres délivrées par les Lions indomptables lors de la CAN de Cote d’Ivoire. Ce mot, servi à toutes les sauces, a permis, depuis 2022, d’écarter des joueurs compétitifs, pour intégrer des joueurs anonymes, sans ambition. Ce mot continuera à nous hanter pendant quelques semaines.
Selon les dirigeants actuels du football local, l’équipe Nationale serait en reconstruction, malgré la période imminente des éliminatoires de la FIFA WC 2026, et les nombreux matches joués post-CAN 2021. On aura donc détruit une équipe pour espérer reconstruire. Quelle était l’urgence de la reconstruction depuis 2022, alors que cette équipe avait en son sein des cadres et une ossature, qui ont disparu malheureusement, graduellement pour des raisons encore inexpliquées. Était-il impératif de vouloir imposer une sélection de joueurs plus ou moins jeunes, inexpérimentés, peu motivés pour une compétition continentale de prestige. Quelle était l’orientation de la reconstruction engagée en début d‘année 2022? Il aura donc fallu détruire, pour espérer reconstruire avec des matériaux non-homologués. Après la CAN on détruira à nouveau pour espérer reconstruire avec des matériaux provisoires. Toujours du provisoirement définitif en somme.
Le fait est, que la reconstruction doit être envisagée à une échelle plus globale que le seul horizon des Lions Indomptables A :
- Reconstruction (Redéfinition) des prérogatives de la DTN
- Reconstruction (Réorientation) du mode professionnel des championnats Camerounais.
- Restructuration (Revitalisation) des championnats locaux et strutcures de formation.
- Reconstruction (Restructuration) des clubs locaux camerounais.
- Reconstruction (Redynamisation) des équipes de jeunes et des féminines.
- Reconstruction (Refonte) des textes régissant le fonctionnement des équipes nationales.
- Reconstruction (Réarmement moral) des mentalités des joueurs internationaux
- Reconstruction (Réorientation) des mentalités des dirigeants. On ne reconstruit pas en équipe nationale. L’équipe Nationale s’oblige à obtenir des résultats probants de façon constante.
Le chantier de la reconstruction est donc vaste et englobant. Il faut d’ores et déjà commencer à chercher et à identifier les meilleurs ingénieurs et les meilleurs ouvriers spécialisés.