Le score de parité imposé le 23 mars dernier aux Lions indomptables par les Brave warriors de la Namibie vient démontrer, une fois de plus, qu’un match de football n’est jamais gagné d’avance. Un énorme écart de 70 places séparaient les deux adversaires au dernier classement FIFA. Sur le papier, la rencontre entre les quintuples champions d’Afrique et une sélection sans titre ne devait être qu’une formalité. Le résultat final est venu apporter un cinglant démenti à des prévisions trop optimistes. Cameroun – Namibie – on analyse la rencontre.
Archi-favorite au coup d’envoi, l’équipe du Cameroun n’a pas totalement répondu aux attentes du public qui s’est déplacé de façon massive pour la première sortie de la sélection nationale au Stade Ahmadou Ahidjo depuis la fin de la CAN 2022. Les Lions voulaient la victoire et les Warriors cherchaient à limiter les dégâts.
Si l’on s’en tient aux statistiques les Camerounais ont dominé la rencontre des pieds et de la tête, laissant peu d’initiative à un adversaire replié en défense et adepte des contre-attaques meurtrières. Le but encaissé d’une mésentente entre le défenseur Casteletto et le gardien Epassy est l’oeuvre de la pression de cet attaquant namibien. Un scénario inattendu et cruel qui a plongé la cuvette de Mfandena dans la désolation.
La leçon à tirer de cette opposition de styles est qu’il ne suffît pas de dominer une rencontre avec près de 70% de possession du ballon pour l’emporter au final. Cette domination stérile est la conséquence d’un jeu certes enthousiaste mais trop stéréotypé, en panne d’inspiration et de créativité.
Alors qu’on s’attendait à être dans la continuité du match de référence contre le Brésil lors de la recente Coupe du monde au Qatar, les Lions ont été certes volontaires mais souvent brouillons, confondant vitesse et précipitation. A force de vouloir tirer chacun son épingle du jeu, les joueurs ont parfois perdu de vue l’esprit collectif. Les mêmes péchés mignons ont refait surface : le peu de complémentarité entre les lignes, des passes peu assurées, un marquage laxiste sur le porteur du ballon, une défense souvent prise de vitesse, un manque d’application sur les multiples corners et un manque d’efficacité à l’attaque.
Après avoir longtemps couru après le score, les Lions peuvent remercier le jeune premier Kemen qui leur a permis de sauver l’honneur. Malgré quelques bonnes phases le système de jeu camerounais a manqué parfois de fluidité, d’explosivité et de justesse dans le dernier geste. La sélection nationale a besoin d’un soliste capable de porter le ballon pour créer le danger dans la surface adverse ainsi que de latéraux de métier capables d’approvisionner en bons ballons une ligne d’attaque qui a certes mouillé le maillot mais sans grande efficacité .
Même si on peut regretter certains choix, on doit reconnaître au coach Rigobert Song la volonté de faire bouger les lignes en jetant dans le bain pour la première fois des nouveaux éléments. Il reste beaucoup de travail pour faire prendre la mayonnaise.Comme lors de ce Cameroun – Namibie, il analyse bien des situations et apporte des ajustement nécessaires.
Toutefois ne perdons pas de vue que lors de cette rencontre la sélection nationale était handicapée par l’absence de plusieurs joueurs-cadres (Aboubakar, Choupo, Toko-Ekambi) entre autres. Elle reste malgré tout leader de son groupe et pourrait conforter son avance lors du match retour du 28 mars. A domicile la Namibie sera dans l’obligation d’ouvrir le jeu pour s’imposer. Aux Lions indomptables d’en profiter pleinement.