L’Ajaïste Jean-Joël Perrier-Doumbé a revêtu pour la première fois le maillot du Cameroun. Un véritable honneur. Depuis le mardi 11 février, les footballeurs de l’Yonne comptent un nouvel international A dans leurs rangs, le dixième exactement.
L’Ajaïste Perrier s’est en effet ajouté, sous les couleurs du Cameroun, à ses camarades de club Cissé, Kapo et Mexès (France), Fadiga et Faye (Sénégal), Tainio (Finlande), Benjani (Zimbabwe) et Akalé (Côte-d’Ivoire), ainsi qu’au Sénonais Thimbo (Mauritanie). Encore un effort du côté des gardiens, et il y aura de quoi faire une belle équipe départementale !
Et ce n’est pas sans un réel plaisir que « Pep » s’est rendu au rassemblement à Châteauroux pour ce Côte-d’Ivoire – Cameroun, match amical organisé dans le Berry lors de ce milieu de semaine consacré à différents matches internationaux (dont un France – « Tchéquie » de sinistre mémoire…).
« C’était plutôt bien, même si c’était un peu court ! On a en effet été regroupés le lundi midi à l’hôtel, on s’est entraînés vers 16 heures, on y a passé la nuit et on a joué le mardi à 20 heures, avant de repartir dans nos clubs respectifs. Assez rapide, comme programme ! »
Quinze minutes de bonheur
Tout ça pour participer au dernier quart d’heure de la rencontre. Quinze minutes qui resteront toutefois gravées dans sa mémoire, puisqu’elles font de Jean-Joël un « Lion indomptable » pour l’éternité ! « Même si le score était de 2-0 en notre défaveur, c’était une satisfaction de rentrer, d’avoir un quart d’heure pour montrer ce que je pouvais faire. L’émotion était plus forte que d’habitude », concède Perrier lorsqu’il se rappelle de ce moment. « J’espère qu’il y en aura d’autres, pour avoir plus de temps !… »
Le plaisir était d’autant plus fort pour l’Auxerrois qu’il a attendu plus d’un an pour enfin revêtir le fameux maillot vert. Il avait en effet déjà été convoqué par l’Allemand Winfried Schäfer en octobre 2001, au moment de ses premières apparitions régulières en D 1 avec l’AJA. « Comme j’ai la double nationalité, le sélectionneur m’avait demandé si ça m’intéressait de jouer pour le Cameroun. Et comme tout le monde à l’AJA m’avait encouragé… C’était avant la Coupe d’Afrique des nations, qui se déroulait en janvier 2002. On avait fait un stage en Allemagne et on avait fait deux matches amicaux, face à des clubs locaux. J’avais joué un match qui ne compte pas pour une sélection officielle, mais je n’étais pas entré dans le match de préparation officiel contre la Pologne. C’était une petite déception… »
Il a grandi à Clamecy
D’autant qu’il devra attendre plus d’un an avant de recevoir un nouveau coup de fil. « Après la Coupe d’Afrique, il n’y a pas eu beaucoup de changements pour la Coupe du monde. Et comme ce match à Châteauroux était le premier depuis la compétition en Asie… ».
Son bon début d’année 2003, où il a brillamment remplacé Jaurès et Radet, blessé l’un après l’autre, lui a permis de se rappeler au bon souvenir de Schäfer : « Il ne parle pas trop français, mais il a un interprète. Et puis je connaissais la plupart des joueurs, qui jouent en France. »
Jean-Joël Perrier espère avoir convaincu le sélectionneur de bientôt le rappeler : « Ça serait bien ! Et puis le Cameroun va jouer la Coupe des Confédérations, en juin prochain. On est dans le même groupe que le Brésil, la Turquie et les Etats-Unis : un groupe intéressant ! »
Et s’il est né à Paris et arrivé très jeune à Clamecy, Perrier se sent pleinement « Lion indomptable » : « Je vais au Cameroun de temps en temps. Mon père y était natif et j’ai beaucoup de famille là-bas. C’est une fierté pour eux, comme à chaque fois que je joue en D 1. D’ailleurs, j’y suis allé une semaine en décembre dernier. C’est comme jouer en sélection : ça permet de couper un peu, d’avoir une ouverture, de montrer autre chose que le club ». Il est vrai qu’à 24 ans et demi, il est sociétaire de l’AJA depuis déjà dix ans.
Ah, au fait ! Lors de cette première, le Cameroun a perdu 3-0 contre la Côte-d’Ivoire. Pas de quoi gâcher le plaisir de l’Ajaïste : « Pour cette première, la satisfaction d’avoir joué l’emporte ! ». D’ailleurs, depuis, il garde son maillot en bonne place chez lui !
Cyrille Coutenceau