Choupo-Moting aurait bien aimé être lancé dans le match dès le début, mais son coach a préféré donner une chance à l’argentin Icardi en pointe de l’attaque qui a livré les soixante premières minutes de jeu. Puis, Choupo-Moting a fait son apparition sur le vert du Parc des princes. Le score était alors de 2 buts à 0 pour Paris. Il a été décidé de le décaler sur l’aile gauche, question d’empêcher les déboulés de Carvajal.
Le reportage de leparisien. fr
Net vainqueur des Madrilènes (3-0), le club de la capitale entame avec passion cette nouvelle campagne de Ligue des champions. Et s’il était enfin guéri de son élimination face à Manchester United en mars dernier ? C’est le visage que l’on attendait depuis une éternité, au moins depuis le 6 mars et la nuit noire de Manchester. Dans un football fordisé aux cadences infernales et aux matchs tous les trois jours, plus de six mois ressemble à une éternité.
Tout est revenu d’un coup, un soir où Neymar, Mbappé et Cavani étaient empêchés, suspendu ou blessés : la lumière, l’intensité, une forme de fureur, la fièvre du milieu de semaine quand l’Europe danse autour d’un feu de jeu. Tout cela forme un esprit qui a habité les hommes de Tuchel.
Ils ont réussi à éteindre les débats des deux derniers mois, nés d’un début de saison sans passion. C’est comme si, en enfilant leur nouveau et sublime maillot blanc, ils avaient retrouvé la foi qui portait ceux à qui il rend hommage, ce PSG des années Susic par exemple.
Les coups d’un soir sont des coups pour rien ou d’épée dans l’eau. Il faut maintenant garder ça, ce caractère d’équipe, cette moelle qui voit Verratti presque tacler son partenaire Gueye à la 65e, emporté par sa rage, la foule et une certaine idée du combat.
C’était beau, et ce n’est que le début
Paris s’est enfin retrouvé autour de l’idée de se battre ensemble, quelles que soient les difficultés, les absences, les critiques du moment ou de toujours. Espérons pour le club qu’il pourra désormais construire quelque chose cette saison sur ce socle, cette première pierre qui ne dit rien sur la suite, ni que Paris va sortir facilement de la poule ni voyager loin dans cette Ligue des champions.
Mais cette victoire contre un Real Madrid encore difficile à jauger renseigne sur une autre histoire et elle est sans doute plus importante : elle dit peut-être que le PSG est enfin guéri de sa dernière dépression.
Tout est toujours une question de séquence, le PSG méritant son Charles Péguy : le récit des derniers jours le renforce. Neymar est resté et, même sifflé, il a marqué un but renversant contre Strasbourg. Le PSG est redevenu une équipe un soir où cela compte et quelques blessés vont revenir pour augmenter le niveau de concurrence.
En renouant avec des vertus mentales et une épaisseur psychologique, Paris a aussi poussé durant l’été grâce à un recrutement malin et réussi. Le grand homme du match s’appelle Gana Gueye, passé par Lille et Everton, et qui ne participait qu’au 7e match de Ligue des champions de sa vie.
Deux chefs-d’œuvre de Di Maria
L’expérience, c’est l’argument des gens qui ne connaissent pas le football, ce jeu qui bascule sur des émotions irrationnelles. Gueye a fait un mal fou à la défense du Real et on n’avait pas vu autant d’impact et de passes intelligentes depuis longtemps.
A court de forme, Icardi a quand même participé directement au premier but avec un une-deux malicieux avec Bernat pour le premier des deux chefs-d’œuvre de Di Maria, dont on va finir par croire qu’il choisit ses matchs. Mais ce serait méchant et ce n’est pas le moment de sortir les bémols, pas les soirs où Paris ranime la flamme.
Ceux qui n’ont pas vu ce récital demandent : C’était beau ? Il faut leur répondre parce qu’on ne peut les laisser dans cette ignorance : oui, et ce n’est que le début.