Dernier rescapé, avec Cyril Pouget, de l’aventure de 1996 qui avait vu le FC Metz remporter la Coupe de la Ligue, Jacques Songo’o vit une drôle de saison avec le club lorrain. Le gardien camerounais n’a pas disputé le moindre match. Mais il est ravi du parcours de son équipe.
Jacques Songo’o n’a pas seulement du sang camerounais dans les veines. Voilà en effet dix ans que le natif de Sakbayenne a posé ses valises en Lorraine, au point de faire du FC Metz son club de toujours. Un passage de cinq saisons en Espagne, sous le maillot du Deportivo La Corogne, n’aura pas altéré cette histoire de cœur. Et encore moins les nombreux souvenirs de Jacques Songo’o en Grenat. « Je me souviens très bien de notre victoire en Coupe de la Ligue, confirme d’ailleurs l’ancien international en évoquant la finale victorieuse face à Lyon en 1996. C’était un match très serré puisque nous sommes allés jusqu’aux tirs au but. J’ai réussi à repousser un penalty et j’en suis très heureux. Mais c’était avant tout la victoire de toute une équipe. »
Dans la foulée de ce trophée, Jacques Songo’o part donc tenter sa chance en Espagne. Sa volonté de prolonger en Lorraine était pourtant forte à l’époque. Mais le président Molinari n’a pas hésité à lui faire part d’une offre alléchante de la part des dirigeants de La Corogne. « Je n’ai que des grands souvenirs d’Espagne, explique-t-il. J’ai vécu des grands moments et j’ai pu côtoyer le haut niveau, en évoluant dans l’un des meilleurs championnats du monde. J’ai aussi eu la possibilité de disputer la Ligue des Champions et j’ai été élu à deux reprises meilleur gardien de la Liga. Pour moi, ce n’était que du bonheur. »
Ecarté des terrains mais pas du club
En fin de contrat à l’été 2000, le Camerounais va alors faire parler son cœur. « J’avais des propositions de clubs étrangers, se souvient-il. Mais le discours de M.Molinari m’a séduit. Je me suis dit que cela pouvait être très fort de revenir à Metz. Et j’ai voulu essayer une nouvelle aventure. C’était aussi une façon de remercier Carlo Molinari et le club, avec lesquels j’avais fait de belles choses. » A son retour, Songo’o découvre une équipe bourrée de talents. Mais encore novice. Son expérience du haut niveau va faire de lui le grand-frère auprès des ces jeunes, rôle qu’il assume parfaitement. « C’est mon devoir, affirme l’ancien joueur du Canon de Yaoundé. Je me dois de conseiller, d’aider les plus jeunes et de leur apporter du soutien quand ça va mal. »
Et même si l’ancien Lion indomptable ne joue pas cette année pour des raisons personnelles, il est ravi de voir son équipe remporter des victoires. « Je pense à l’équipe avant tout. Et puis, un seul joueur ne fait pas tout. Ça ne me dérange donc pas du tout. Au contraire, ça ne m’apporte que du bonheur car je ferai parti des joueurs qui auront fait monter les Grenats en L1. » Quand on l’interroge sur son avenir, Jacques fait d’ailleurs encore parler son cœur. « Pour le moment, je ne pense qu’au groupe et à la montée. L’avenir du club passe avant le mien. » Un avenir qui fera également peut-être une pause du côté du Stade de France. A condition de réussir l’exploit, mardi soir, d’éliminer Sochaux à Bonal.
Thomas BOHBOT