Il a fait ses classes à l’INF, porté le maillot des Espoirs et pourtant, Sébastien Bassong appartient à la catégorie des joueurs bi-nationaux à avoir choisi de défendre les couleurs de son pays d’origine. Depuis Londres, le défenseur camerounais a suivi avec attention «l’affaire du moment.»
Et s’il a fait l’effort de «se placer des deux côtés, celui des instances et celui des joueurs», ce qu’il a entendu ne lui a «pas beaucoup plu.» «A partir du moment où le terme de quota a été employé, c’est choquant, souligne-t-il.
Que la FFF veuille défendre certaines valeurs, d’accord, mais là, ça peut blesser.» Prenant son cas personnel en exemple, l’ancien Messin explique avoir privilégié «le coeur» aux critères «sportifs» en décidant de revêtir la tunique des Lions Indomptables. «Quand j’étais en Espoirs, j’étais fier de porter le maillot bleu, c’était une belle vitrine, mais avec le temps, ma réflexion a évolué, souligne-t-il. En grandissant, j’ai voulu en savoir plus sur mes racines, et ça s’est fait au détriment de la FFF.»
A ses yeux, le problème de la bi-nationalité dépasse cependant le cadre du foot. «C’est un problème sociétal. A l’INF, tu es bien, tu écoutes, on te forme, mais quand tu es dans les quartiers, il y en a toujours pour dire que tu n’est pas français…» «Camerounais à 100% aujourd’hui», Bassong sait cependant ce qu’il «doit à la France.» «Je ne cracherai jamais dessus.»
Emery TAISNE