Samuel Eto’o est en train de passer un été ‘mouvementé’, avec un pied à Barcelone et l’autre en Allemagne. Ses engagements professionnels l’empêchent de savourer un repos bien mérité, mais le joueur africain assume sa nouvelle facette de ‘commentateur sportif’ avec un sourire flambant.
Presque aussi flambant que le nouveau jouet qu’il s’est offert : une imposante Bentley sport, couleur noire. C’est avec cette luxueuse automobile que le camerounais est apparu sur le lieu où se déroule le Camp d’été qui porte son nom, et dont le journal SPORT est l’un des sponsors, devant des jeunes éberlués, qui ont arrêté de jouer au ballon aussitôt qu’ils ont aperçu le bolide et surtout celui qui en sortait.
Et de fait, pour mettre la cerise sur le gâteau, Samuel Eto’o est apparu accoutré comme une star de ‘rap’, à la ‘Puffy Daddy’ ; une énorme casquette blanche vissée sur la tête- qu’il a d’ailleurs offert à un gamin-, un T-shirt blanc sans manches de marque Puma, son sponsor, un bermuda de la même couleur et de la même marque et d’une paire de tennis ‘casual’, également de la marque allemande.
Le visage de Samuel Eto’o ne laissait pas deviner qu’il s’était réveillé à quatre heures du matin à Munich pour prendre un vol deux heures plus tard en direction de Barcelone. Au contraire, le camerounais qui était conscient de l’importance de sa présence pour les enfants a partagé avec ces derniers une journée très intense.
L’attaquant blaugrana a également eu le temps de répondre aux médias qui s’étaient déplacés à Can Bajona, la casa de colonias située à El Solsonés et choisie par Eto’o pour la réalisation de son camps de football.
La première question était de rigueur : Qu’avait-il pensé de l’élimination de l’Espagne par la France? Le camerounais, qui a participé à la rencontre en direct de Hanovre a indiqué que “pour ce qui est du jeu et de l’engagement, c’est l’Espagne qui aurait dû gagner ”, ajoutant par la suite : “à aucun moment je n’ai trouvé la France supérieure”. Il a reconnu que l’élimination lui faisait particulièrement mal, pour ses coéquipiers en club et pour ses amis. “Ils sont jeunes et ils auront à coup sûr une nouvelle opportunité dans quatre ans ”, a-t-il cependant rappelé.
Le camerounais a critiqué ceux qui voulaient envoyer Zidane à la retraite : “il y a des entraîneurs qui prennent ces choses qui sortent dans les journaux et les amènent dans les vestiaires pour motiver encore plus les joueurs”, précisant tout de même que “ce n’est pas le Zidane qui nous a tous enchanté, mais il est encore dans toute sa plénitude”.
Eto’o n’a pas voulu ‘se mouiller’ au sujet du favori (à la victoire finale), car “si je dis le Brésil, Messi va se fâcher contre moi et si je dis l’Argentine, Deco peut aussi se mettre en boule”.
L’attaquant a profité de la situation pour demander à Luis Aragonés – ‘le grand père’, comme l’appelle Samuel depuis que leurs chemins se sont croisés à Majorque- de ne pas quitter la sélection: “Il doit continuer, car il est l’entraîneur le mieux indiqué. Grâce au ‘grand père’ la sélection a joué a un grand niveau. Le jeu de l’Espagne m’a ravi”.
Mais Eto’o n’a pas uniquement parlé de l’Espagne et du Mondial. Il a également eu le temps de passer en revue l’actualité blaugrana. Pour commencer, il s’est montré très satisfait de la récente rénovation du contrat du mexicain Rafa Márquez jusqu’en 2010: “à mon avis, c’est une très bonne chose, et ce n’est que justice”, mais il a rapidement ajouté, l’air malicieux: “Maintenant, le suivant ce sera moi, et je demanderai à Laporta de prolonger mon contrat jusqu’en 2020”. Un peu plus sérieusement, Eto’o a signalé que son rêve serait “de jouer six ou sept années de plus à Barcelone et de mettre fin a ma carrière un peu plus tranquillement à Majorque”.
Concernant l’arrivée de l’islandais Eidur Gudjohnsen, il a également commencé par plaisanter en déclarant qu’il est “beau et blond”. Le camerounais a par la suite très vite indiqué que “c’est un très bon attaquant qui nous aidera beaucoup”, pour en finir sur une nouvelle note de bon(ne) humeur (humour): “Comme il ne va pas marquer dans nos propres filets, tous les buts qu’il mettra vont servir nos propres intérêts”.
Eto’o a également admis que la saison prochaine sera encore plus difficile que les deux précédentes: “Chaque saison est plus compliquée, car la barre est chaque fois plus haute. C’est là ma motivation. Quand ça devient plus dur, il faut plus acérer les dents”.
L’attaquant blaugrana a voulu souligner que dans tous les cas l’ équipe actuelle a encore du temps devant elle: “Il suffit de regarder les jeunes gens qui poussent fort comme Messi, Iniesta ou Valdés. Avec eux, on a une équipe jusqu’en 2015. Je ne sais pas si elle suffira pour tout rafler, mais je suis sûr que ce sera une équipe très compétitive qui dans les prochaines années va faire très mal et dont on va beaucoup entendre parler ”.
Eto’o a répondu aux questions des gamins de son Camp de football
Qui est le meilleur joueur au monde?, As-tu une fiancée?, es-tu riche?, As-tu déjà perdu une finale?, Quel est le meilleur entraîneur que tu as eu?, Quel est le plus beau but que tu as marqué?, Qu’as-tu ressenti en gagnant la Coupe d’Europe?, Quel joueur espagnol est ton favori?, As-tu déjà remporté le Soulier d’Or?, Pourquoi rates-tu autant de penaltys?, Vas-tu rester de nombreuses années au Barça ?, Est-il vrai que tu as reçu des offres de Chelsea et du Milan AC?, Portes-tu toujours des tennis de la marque qui te sponsorise ?, As-tu parlé avec Luis Aragonés après l’élimination?…
Ces questions ne sont qu’un bref aperçu de ce que Samuel Eto’o a dû supporter stoïquement et de façon détendue lorsqu’il s’est assis pour bavarder avec les gamins du campus. A la question de savoir qui était le meilleur joueur au monde, Samuel a répondu sans sourciller: “Actuellement, c’est Ronaldinho, sans conteste”.
Son plus beau but, selon lui est celui qu’il a “marqué contre Levante à la 92ième minute au Camp Nou alors que le score était de 1-1”. Au sujet des penalties, il a répondu : “je ne les manque pas, ce qui arrive c’est qu’ils vont sur le poteau”. Concernant le ‘Soulier d’Or’ : “je ne l’ai pas remporté Car c’est l’italien, Luca Toni qui l’a eu ”. Pour ce qui est des offres de Chelsea et du Milan, il a simplement expliqué : “certaines ont existé et d’autres non”. Enfin, à la question de savoir s’il a une fiancée, il a botté en touche: “La vie privée de chacun lui appartient”.
Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga – Camfoot.com