A 19 ans, il avait quitté l’ASSE par la petite porte. Il revient presque par la grande dix ans plus tard avec un statut d’international camerounais. Présentation de Rodolphe Douala, une des recrues du Mercato.
Sa première arrivée au club
J’avais 15 ans quand je suis arrivé à l’ASSE. C’est Christian Larièpe, alors directeur du centre, qui m’avait repéré en région parisienne. J’ai eu Alain Blachon et Roland Mitoraj comme entraîneurs, ainsi que Michel Audrain en équipe réserve. A l’époque, j’avais pas mal d’affinités avec Lucien Mettomo, avec qui je suis toujours en contact, ainsi qu’avec Augustine Simo. Je suis de la même génération que Jérémie (ndlr : Janot) et Papus Camara. Ça fait drôle de les retrouver à Saint-Etienne après toutes ces années (ndlr : Camara a depuis rejoint le PSG).
Son départ au Portugal
A l’ASSE, on ne voulait pas me faire signer pro. Le club était en L2. Ça n’allait pas très fort. Je suis parti en 1998 juste avant la Coupe du Monde. A un tournoi en Suisse, où je ne voulais d’ailleurs pas aller, j’ai été élu meilleur joueur. Des recruteurs de Boavista sont venus me voir. Ils m’ont proposé de signer pro là-bas et j’ai accepté. Devenir pro à 19 ans, ce n’était pas donné à tout le monde.
Boavista, Aves, Gil Vicente, Leiria et le Sporting
J’ai eu la chance de vite m’imposer à Boavista. La première année, j’ai marqué quatre buts. Cela s’est un peu moins bien passé la deuxième et le club m’a cédé au Deportivo Aves, où j’ai inscrit quatre buts. J’ai ensuite fait une saison à Gil Vicente avant de partir à Leiria, où j’ai joué avec un autre ancien de l’ASSE, Eduardo Oliveira. Là-bas, j’ai marqué quinze buts en deux ans. Cela m’a valu d’être transféré au Sporting, l’un des trois grands clubs portugais. Là-bas, si vous êtes troisième, c’est la crise ! La première année, on a fait une grosse saison, avec notamment une finale de Coupe de l’UEFA. J’étais remplaçant pour ce match mais j’avais disputé tous les autres.
Portsmouth
En deux saisons, j’ai marqué cinq buts pour le Sporting mais les choses se sont compliquées après la CAN 2006. Quand je suis revenu, un ressort était cassé. Le club m’a prêté à Portsmouth la saison dernière mais je n’ai joué que sept matchs. L’entraîneur ne m’aimait pas. Cela reste un mauvais souvenir. Mais bon, c’est du passé.
La sélection camerounaise
J’ai débuté en sélection sur le tard, à 26 ans, juste après mon arrivée au Sporting. C’était au Soudan. Les Lions Indomptables représentent beaucoup pour moi. J’y tiens beaucoup. Depuis trois ans, je suis régulièrement appelé. J’ai disputé la CAN. Quand ça n’allait pas fort, la saison dernière, c’était une bouffée d’oxygène de retrouver la sélection. J’ai disputé notre dernier match face au Liberia. C’est une très bonne chose d’être déjà qualifiés pour la CAN. Comme ça, on va tous pouvoir se concentrer sur nos clubs.
Son retour chez les Verts
Le club a beaucoup changé. Il y a encore Jérémie et certains coachs comme Alain Blachon, Jean-Philippe Primard, Gérard Fernandez, “Jeannot” Dées et Gilbert Ceccarelli. Même les bureaux ont changé puisqu’à l’époque, le centre de formation était à Geoffroy-Guichard. Je suis très heureux d’être de retour. J’ai beaucoup d’attaches à Saint-Etienne : de la famille, des amis. Souvent, quand je revenais les voir, ils me disaient que ce serait bien que je revienne. Cela aurait pu se faire l’hiver dernier. Finalement, ça aura pris quelques mois de plus. Dans ma tête, c’était ma dernière chance de revenir à l’ASSE. Je ne voulais pas la laisser passer. L’été dernier, j’avais aussi été très proche de signer à Auxerre.
Ses objectifs
Mon premier objectif, c’est de combler mon retard par rapport aux autres, vu que j’étais encore en vacances il y a quelques jours. J’espère être prêt pour la reprise du championnat. Après, je sais qu’il va y avoir beaucoup de concurrence. Les meilleurs joueront et je donnerai tout pour être sur le terrain. Je n’ai peur ni de la concurrence, ni de la pression. Au contraire, cela aide à se surpasser. Avec mon expérience, je suis habitué à jouer dans des stades remplis. Au Portugal et en Afrique, il m’est arrivé plus d’une fois d’évoluer dans des ambiances hostiles mais cela ne me dérange pas. Je me suis endurci.
Son poste de prédilection
Je peux être utilisé à droite, à gauche ou devant, même si je n’aime pas trop jouer en pointe. Mon poste de prédilection, c’est milieu offensif droit. C’est là que j’ai le plus de repères.
Laurent HESS