L’Inter Milan reçoit Schalke 04 ce soir en quarts de finale aller de la Ligue des champions (20h45). Deux légendes vont se croiser : Raul et Eto’o.
Raul Gonzalez Blanco et Samuel Eto’o seront adversaires mardi soir à Giuseppe Meazza. Les deux légendes se connaissent bien pour s’être plusieurs fois croisées sur les pelouses de Liga, mais aussi pour avoir été équipiers au Real Madrid – leur club formateur – durant deux saisons (1998-1999 et 1999-2000). Pas les plus mémorables du Real. En 1999, la Maison Blanche a fini deuxième à 11 longueurs du Barça et en 2000 les Merengue calent au final à la 5e place à 7 points du Depor’. Si Raul enfile les buts (respectivement 25 et 17) durant cette période, le jeune Eto’o est encore trop tendre et ne trouve pas sa place (3 matches en deux ans). L’éclosion aura alors lieu à Majorque au moment où démarre l’ère des Galactiques à Madrid…
Evidemment, ce qui les rassemble surtout, c’est leurs qualités de buteur. L’un et l’autre ont traversé les années 2000 avec un taux de réussite extraordinaire. Au Real, Raul a claqué quasiment une vingtaine de buts en moyenne en Championnat entre 1995 et 2004. Et en Ligue des champions, il a planté pas moins de 32 buts entre 1999 et 2003. Malgré un passage à vide, notamment physique, entre 2004 et 2007, il a retrouvé une seconde jeunesse entre 2007 et 2009 avec deux fois 18 buts en Liga. Ces stats sont tout aussi extraordinaires du côté d’Eto’o, redoutable félin. Le Lion Indomptable a sorti ses griffes après ses trois premières saisons à Majorque. Et là, c’est le déluge notamment au Barça avec 107 buts en 144 matches de Liga.
Eto’o, le Docteur Jekyll et Mister Hyde du football
En revanche, question caractère, tout oppose Raul et Eto’o. Le premier, qui a effectué toute sa carrière au Real avant de filer à Schalke en juillet dernier pour une ultime expérience, n’a jamais défrayé la chronique. Tout juste peut-on l’accuser d’avoir créé pendant des années un clan espagnol dans le vestiaire, les joueurs étrangers étant parfois exclus du noyau fort. Anelka peut en témoigner. Ce gendre idéal est en total opposition avec Samuel Eto’o, également « killer » en dehors du terrain. Connu pour son calme et son amabilité, ses dérapages sont aussi fréquents que surprenants.
L’Intériste s’est fâché par presse interposée avec une autre idole du pays, Roger Milla, à quelques jours du coup d’envoi de la Coupe du monde 2010. En 2008, il a violemment frappé un journaliste camerounais lors d’une conférence de presse avant un match en éliminatoires de la CAN. Et trois ans plus tôt, il dérape au Camp Nou le soir du 17e titre de champion du club catalan. Devant une foule surchauffée, il lance des «Madrid, salaud, salue le champion !». Et pas plus tard qu’il y a dix jours, il a incendié un journaliste, le menaçant de le faire virer, après la défaite face au Sénégal. Ces deux facettes font de lui le Docteur Jekyll et Mister Hyde du football.
D. Mi.