Arrivé en provenance de Valence, en Espagne, où il avait été formé, Achille Emana débarque dans un Téfécé qui lutte pour remonter en Ligue 1. Le Camerounais participe pleinement au titre obtenu et à l’accession à l’élite. À 21 ans, il découvre le haut niveau français. Redoutablement puissant, il est installé dans le couloir droit par Érick Mombaerts. Promu, Toulouse parvient à se maintenir en terminant à la 16e place du classement.
Les années se suivent et Achille Emana arpente toujours l’aile droite toulousaine. Malgré les ambitions du président Sadran, qui tente chaque année quelques coups rutilants sur le marché des transferts, la Ville Rose ne parvient pas à accrocher la première partie de tableau, terminant à la 13e place lors de la saison 2004-2005 puis à nouveau à la 16e place la saison suivante.
Ce n’est qu’avec Élie Baup en 2006-2007 que le TFC arrive enfin à décoller. Emana est alors replacé en soutien du nouvel attaquant Elmander. Et cela fonctionne. Auteur d’un but extraordinaire face à Rennes (un tir du milieu de terrain qui lobe le gardien), le Camerounais réalise sa saison la plus aboutie avec 8 réalisations et 13 passes décisives. Une contribution qui permet à Toulouse de terminer sur le podium et de participer au tour préliminaire de la Ligue des Champions face à Liverpool.
Bien qu’ardemment courtisé par quelques grosses écuries françaises, notamment le PSG, Emana continue l’aventure avec les Pitchounes, trop heureux de pouvoir disputer une Coupe d’Europe. Malheureusement, la saison de la confirmation tourne au cauchemar. Battus sèchement par Liverpool et éliminés dès la phase de poule en UEFA, les Toulousains sont également à la peine en Ligue 1, où seule la lutte pour le maintien les attend. Malgré 7 buts inscrits, Emana n’échappe pas aux critiques. Parfois brouillon, le Camerounais vit la fin de son histoire toulousaine.
Et c’est le Betis Séville qui s’octroie les services du Camerounais pour 7 M€. Un investissement déjà rentabilisé puisqu’en 18 rencontres, Emana a déjà inscrit 7 buts, ce qui fait de lui le meilleur buteur du club. Le Betis végète par contre à une inquiétante 16e place, à 4 points du premier relégable. Pas sûr qu’avec de telles performances le club andalou puisse conserver son nouveau joyau lors de la prochaine intersaison…
Aurélien Léger-Moëc