Absent du dernier carré depuis 2003, le Real Madrid s’est donné toutes les chances d’y retourner en écrasant Tottenham (4-0) en quart de finale aller. Face à des Spurs réduits à dix, les Madrilènes ont pu compter sur un doublé d’Adebayor. Le match retour à Londres s’annonce comme une formalité.
Le Real Madrid s’en frotte les mains. Les Merengue se sont mis en position idéale pour rejoindre le dernier carré. Sur leur pelouse, les protégés de José Mourinho se sont offert une victoire 4-0 pour leur premier match en quart de finale de la Ligue des Champions depuis 2004. Avec cette troisième victoire sur le score de 4 à 0 en Ligue des Champions cette saison, la Maison Blanche met fin à sa malédiction face aux clubs anglais. Le Real n’avait gagné aucun de ses cinq derniers matches de Ligue des Champions contre des équipes anglaises. Il y a mis fin de belle manière ! Quatre buts inscrits et surtout aucun encaissé ! Le club madrilène arrivera en position de force à White Hart Lane la semaine prochaine, où ils devront se méfier d’Anglais souvent déchaînés devant leurs fans. Mais le scénario a été idéal mardi soir pour les Madrilènes.
Si le Real a tué le suspense pour le retour après la pause avec trois buts, tout s’est joué dans le premier quart d’heure. Emmanuel Adebayor a trouvé l’ouverture du score sur corner dès la quatrième minute (1-0, 4e). Et Tottenham s’est retrouvé à dix à la 15e minute suite à l’expulsion de Peter Crouch. Le géant anglais a bêtement placé sa formation dans une situation délicate. Sur deux tacles – presque inutiles et loin de son but -, il a reçu deux cartons jaunes et a gâché la rencontre des Spurs. On s’attendait à une prestation séduisante de Tottenham. Déjà obligé de se passer des services d’Aaron Lennon avant la rencontre, en raison d’un malaise, le club londonien n’a pas pu jouer sa carte à fond. Et la rencontre est devenue une attaque-défense. Après avoir commencé le match pied au plancher, le Real, très présent au pressing, avait pris la direction des opérations en toute logique face à une équipe de Tottenham trop timorée et dominée. L’expulsion a ruiné la suite.
Tottenham sombre
Pendant de longues minutes, la situation n’a toutefois pas fait le bonheur des Merengue. Le ballon dans les pieds, le Real s’est longtemps montré incapable de trouver la faille, conforme à l’image qu’il donne parfois d’être plus efficace pour placer des contre-attaques cinglantes. Ni les frappes lointaines de Cristiano Ronaldo, ni le jeu court des Merengue n’ont fait plier la défense adverse en première période. Mais la fatigue est venue pointer le bout de son nez du côté des Spurs. Et Adebayor a encore surgi. Suite à un nouveau corner, le Togolais, passé à côté lors de la défaite face à Gijon samedi, a fait une nouvelle fois trembler les filets de la tête en prenant le meilleur sur William Gallas (2-0, 57e). Avec ce doublé, il démontre qu’il peut rendre de bons services au Real en l’absence de Benzema et alors qu’Higuain est de retour.
Usé, Tottenham, qui a placé quelques contre-attaques en première période avec Gareth Bale (29e) dans une défense madrilène pas toujours sereine, a alors plié de plus en plus dans une seconde période complètement dominée par le Real. Avant de rompre sur une frappe magistralement enroulée de Di Maria (3-0, 72e), puis une volée de Cristiano Ronaldo (4-0, 87e). La soirée parfaite pour José Mourinho. L’entraîneur madrilène a pris le risque payant d’aligner Ronaldo, contre l’avis des médecins. Le Portugais est monté en puissance au fil du match et a mis son équipe sur la voie royale. « Mou » avait aussi glissé qu’un 0-0 ne serait pas un mauvais résultat. Il peut sourire. Ses joueurs ont fait beaucoup mieux. Ils ont parfaitement réagi après leur revers en Liga. Le dernier carré leur tend maintenant les bras. Ce serait le premier depuis 2003.
Eurosport – Glenn CEILLIER