Entré en jeu à la place d’Henri Saivet à la 78ème minute de jeu, Maxime Poundjé a découvert la L1 avec le maillot au Scapulaire. Un rêve pour ce jeune joueur formé au club.
Il a joué latéral gauche, laissant Benoît Trémoulinas monter d’un cran pour la fin de match. Une 1ère dont Maxime se souviendra longtemps.
L’histoire du jeune prodige camerounais
En signant trois ans avec le club où il était arrivé à 11 ans, le jeune homme a concrétisé ses rêves d’enfant. A Divonne, le programme de remise en forme des Girondins est costaud. Il fait mal aux organismes. Mais Maxime Poundje, à 19 ans, ne s’en soucie guère. Il en avale les exigences avec facilité, cavalant avec ardeur quand d’autres plus aguerris s’époumonent à suivre le rythme demandé et comptent les secondes qui s’égrènent. Le jeune Bordelais est trop heureux sous le soleil de l’Ain pour se plaindre. Heureux de découvrir la préparation d’un groupe professionnel. Heureux de concrétiser ses rêves d’enfant. Devenir pro sous le maillot au scapulaire, il le désirait depuis sa plus tendre enfance. C’était un aboutissement logique pour lui qui était entré aux Girondins à l’âge de 11 ans. Le jeune homme est un surdoué. Lui dont les parents, originaires du Cameroun, étaient arrivés à Bordeaux au milieu des années 80, se fit remarquer dès ses premiers pas, en débutant, avec l’équipe qui portait alors le nom de Club Pyrénées-Aquitaine.
Voulu en débutants. Il avait crevé l’écran lors d’un tournoi où les Girondins étaient également engagés. « Les dirigeants bordelais me voulaient tout de suite », révèle-t-il. « Mais mon père estimait que c’était prématuré. Il craignait que je ne perde la tête et tenait à ce que je finisse mon école primaire sans faute. » Milieu gauche plein de punch, efficace dans son couloir, il fut tout de suite à l’aise au Haillan. Il franchit chaque catégorie d’âge avec aisance, multipliant les sélections dans les équipes de France des jeunes. Reconverti arrière gauche, il intégra à 16 ans l’équipe de CFA où il passa deux belles années. Il fut souvent le meilleur joueur de cette formation qu’il contribua à faire remonter en CFA, après sa descente la saison précédente. C’est à cet instant que sa vie changea, à tout juste 18 ans. « Les dirigeants ne voyaient pas l’intérêt pour moi de faire une troisième année avec la réserve », explique-t-il. « Ils considéraient que c’était une perte de temps. »
Au Haillan, tout le monde le voyait déjà comme celui auquel serait un jour confié le poste d’arrière gauche.
Les bienfaits de Nîmes
Poundje partit donc en prêt, à Nîmes, en National où, investi de la confiance de Thierry Frogier, il joua une saison riche de 29 matches. Ce fut une année intense, avec au bout, le titre de champion et la remontée en Ligue 2 ! « J’ai vécu ma plus belle aventure », témoigne-t-il. Ce ne fut pourtant pas facile puisqu’il se retrouva remplaçant pour les trois premiers matches, que son équipe perdit…Mais il fut titularisé pour le quatrième et tout changea pour les Crocodiles, qui allèrent s’imposer 1-0 au Red Star ! « Le club avait vécu sa descente comme un traumatisme », dit-il. « Mais quand nous avons gagné 1-0 le 4e match, j’ai senti que quelque chose se créait. »
Notre homme reconnaît combien, il lui fut bénéfique d’évoluer en National. « On y joue des matches au couteau », affirme-t-il. « Il y a des stades très chauds, comme les Costières chez nous, comme Rouen ou Vannes où nous avons joué le dernier match. C’est dur mais c’est très formateur. Et j’ai ainsi connu des choses que je n’aurais jamais vécues en CFA. » Ainsi, cette saison fructueuse lui a permis de confirmer toutes les belles qualités qu’on lui prêtait. Celles d’un arrière latéral moderne, ayant gardé de ses premières années un goût marqué pour l’offensive, des prédispositions pour la contre-attaque.
Il était donc logique qu’il signât, en revenant au Haillan, un contrat professionnel de trois ans, les dirigeants ayant averti son père de leurs intentions dès le mois de décembre. A 19 ans, il vit son quotidien dans la peau d’un joueur professionnel, mais aussi dans celle de celui à qui est promise depuis longtemps la succession de Benoît Trémoulinas. Lequel, faute de propositions concrètes, demeure bordelais.
Maxime Poundje sait qu’il ne peut prétendre prendre la place de celui qui est le latéral gauche le plus offensif du pays. Cela ne le traumatise pas. « Il y a Tresh, il y a Marange », expose-t-il en affirmant qu’il ne revendiquait rien. « Je viens dans l’idée de travailler, de prendre ce qu’il y a à prendre. Je ne me pose pas de question. Je sais où je suis, je reste lucide. Je n’arrive pas dans l’esprit de dire je veux absolument jouer. Je sais que je dois travailler. Pour l’instant, je fais la préparation, le stage et l’on verra bien comment les choses vont évoluer. »
Avec Ouest France