» Les gars, vous avez combien de temps encore? Ca ne vous gêne pas si je vous abandonne quelques instants pour une interview? » Recevant des amis, le néo-Manceau ne veut pas les abandonner parce qu’il est sollicité pour une interview. Un respect qui dénote dans ce métier, et affiché par un jeune footballeur qui veut prouver encore beaucoup de choses. L’entretien sera finalement plus long que prévu, mais le joueur n’y fera jamais la moindre allusion au temps, se livrant sans faux fuyant ni langue de bois. Extraits…
Camfoot.com: Tu viens de signer comme pro au MUC72. Peux-tu nous parler de ton parcours avant d’arriver au Mans ?
Patrick Ekeng: J’ai commencé gamin dans une école Racines FC, j’ai été détecté et fait un an à l’école de foot des Brasseries. J’ai ensuite fait le sport-études de FC Mfou, puis le Canon de Yaoundé où j’ai fait deux ans et connu mes premières sélections en équipe nationale junior.
» Je remercie Alain Wabo «
L’équipe nationale junior, c’est aussi la CAN au Rwanda qui te révèle aux yeux du grand public. Vous terminez à la seconde place alors que personne ne vous attend au départ. Quels souvenirs en gardes-tu ?
Beaucoup de travail avec la présence d’un coach, Alain Wabo, qui m’a fait confiance et qui pour moi est à l’origine de ma signature en pro aujourd’hui. Sa confiance en moi a permis que je montre ce tel niveau de performance, qui a entraîné le regard des clubs sur moi.
Tu as donc été repéré au Rwanda…
Oui, j’ai été repéré par des clubs espagnols et français durant la CAN. On a eu plusieurs propositions et avec mon agent Maxime Nana, nous en avons parlé. Le Mans présentait l’avantage d’être un bon cadre pour les jeunes, une équipe connue pour sa formation. Nous avons estimé que ce serait bon pour ma progression de commencer ici.
Tes premières impressions sur Le Mans ?
C’est un bon cadre, calme. Tout le monde m’a bien accueilli, c’est un cadre familial et avec une bonne formation. Les installations sont de bonne qualité, c’est vraiment un club formateur.
Le Mans a beaucoup d’africains. Comment se passent les premiers contacts ?
Il y a deux Camerounais (Nkwelle et Essome, ndlr), et d’autres africains. Je suis arrivé jeudi. J’ai fait deux séances d’entraînement avec le groupe avant qu’ils n’aillent en stage en Suisse. Il y avait un groupe déjà en place, donc je ne pouvais pas y aller, mais je reprends avec la réserve ce mercredi. Et normalement avec le groupe A pour des intégrations à partir de lundi.
Tu as pu parler avec Paulo Duarte, le nouveau coach du Mans ?
On a discuté dimanche avant qu’il ne parte pour le stage. Il a dit m’avoir observer pendant les deux jours d’entraînement. Et qu’il avait beaucoup aimé ce qu’il avait vu et que je devais d’abord me mettre en condition et qu’ensuite c’est la qualité de mon travail qui déterminera le rôle que je pourrais jouer.
» Je m’en suis voulu… »
On ne peut pas ne pas évoquer la période noire où tu t’es trouvé annoncé en Espagne alors que tu étais au Canon…
C’étaient des faux documents, des gens ont imité ma signature. Mon CIT (Certificat International de Transfert, une vraie carte d’identité de joueurs, ndlr) est sorti alors que j’étais en stage au Kenya avec l’équipe nationale. Et même avant qu’ils ne trouvent le club. Ils ont trouvé le club le 15 janvier alors que le CIT est signé le 07 décembre. Je n’avais rien signé.
Tu t’es retrouvé dans une situation paradoxale, tu étais au Canon de Yaoundé mais tu ne jouais pas, parce qu’officiellement tu n’appartenais plus au Club…
Cette histoire a éclaté au moment où nous étions en stage pour les matchs de compétitions africaines. J’étais dans le groupe et une lettre est arrivée à la Fecafoot qui disait que je ne pouvais pas jouer parce que j’avais déjà signé dans un autre club. Mon club ne voulait pas risquer une amende ou suspension. Donc, j’étais dans le groupe et je ne pouvais pas jouer. J’étais bloqué, je me suis fait des reproches durant cette période. J’avais l’impression que c’est moi qui avais entraîné l’élimination face à Primeiro de Agosto.
Comment ça s’est conclu finalement ?
Sur les conseils Maxime Nana (son agent, ndlr), ma mère est allé à la Fecafoot pour déposer une requête expliquent que c’étaient des faux et de faire annuler les documents. Après nos différentes visites ont entraîné les responsables fédéraux à reconsidérer les documents. Après avoir averti la fédération espagnole, ils ont fait annuler le CIT. Mais, cette histoire m’a empêché de jouer et donc pénalisé mon club, même pour les demi-finales de la Coupe du Cameroun, contre Panthère.
Certains disent que tu es un bon dribbleur, mais que tu en fais parfois trop. Comment te définis-tu comme style de joueur ?
Je suis d’abord un joueur polyvalent. Je peux jouer comme milieu de terrain, dans le couleur droit et comme 9 ½. Je suis effectivement quelqu’un qui a un bon dribble, mais si c’est un défaut de mon jeu, je pense qu’ici on va le corriger.
Quelles sont les ambitions pour cette saison ?
Je viens d’arriver dans le club du Mans. Je dois travailler pour être le plus souvent dans le groupe. Et on a la Coupe du Monde en septembre à laquelle on participe, et on doit faire une bonne compétition.