Pour justifier son refus de transférer Nkoulou à l’OL, Vincent Labrune expliquait ceci dans les colonnes de La Provence : « Il y a des joueurs sur lesquels nous comptons pour avoir le meilleur classement possible ». Un argument largement réfuté par les anciens de la maison. Les langues se délient.
Un ancien dirigeant contacté par Le Phocéen ne croit pas du tout aux justifications de l’état-major olympien : « Ils ont fait des conneries de A à Z sur ces dossiers. Laisser un joueur à un an de son contrat et être pris entre l’enclume et le marteau, c’est là où l’erreur est commise. On ne laisse pas un joueur dans cette situation, il faut anticiper au moins deux ans avant la fin du contrat, c’est le b.a.-ba du métier, à moins que le joueur ne vale plus rien. Là, on navigue à vue avec, à l’arrivée, des joueurs qui vous ont coûté une fortune et qui, au final, ne vous rapportent pas un centime. Ayew, Gignac, Fanni, Taiwo, et bientôt Nkoulou et Mandanda, ce sont des erreurs majeures et répétées. Pour Nkoulou aujourd’hui, quelle que soit la décision qu’ils prennent, ce ne sera pas la bonne, c’est trop tard. S’ils le vendent, ils se démunissent sportivement pour le prix d’un joueur moyen, et s’ils le gardent, il partira libre. Là, tu n’es plus le maître du jeu. On ne peut pas laisser des joueurs pareils arriver à un an de la fin de contrat. Nkoulou est là depuis quatre ans, ils avaient tout le temps de s’en occuper avant ».
D’accord, mais dans ce cas précis, comment limiter la casse ? « Il n’y a pas de meilleure solution, déplore l’ex-dirigeant. La moins pire est de vendre à condition d’avoir déjà trouvé un remplaçant aussi bon que lui. J’espère qu’ils l’ont… ». Dans la catégorie des anciens présidents, Christophe Bouchet fait plus ou moins le même constat, même s’il reconnait la difficulté de l’exercice : « Le résultat logique et rationnel de cette histoire, explique-t-il au Phocéen, c’est que les joueurs concernés ont été payés trop cher par rapport à leur valeur. On leur a donné un salaire trop important et, du coup, aucun club ne peut s’aligner. A l’inverse, un Imbula qui n’avait pas un salaire démesuré a rapidement trouvé preneur, c’est la loi du marché. Concernant Nkoulou, je pense que l’orgueil est mauvais conseiller sur ce coup, même si je reconnais qu’il est difficile de ne pas y céder. Il faut voir l’intérêt du club et ne pas tomber dans la com’ extérieure. Vendre un défenseur dix millions à la fin de son contrat et économiser, de plus, un gros salaire, je ne suis pas sûr que ce soit une mauvaise affaire. De toute façon, Lyon sera gagnant à tous les coups. Soit ils ont le joueur, soit il ne l’ont pas et l’OM est perdant avec son joueur en fin de contrat. C’est soit l’OL qui gagne, soit l’OL qui gagne, en gros. Personnellement, quitte à perdre, je sécuriserais l’avenir et je vendrais Nkoulou. J’essaierais de ne pas être guidé par mon orgueil, mais je reconnais que ce n’est pas facile ».
La rédaction