Les doigts sur les tempes puis quelques pas de danse ont été les premiers mouvements de Karl Toko Ekambi (28 ans) dimanche soir après le premier de ses deux buts inscrits lors la victoire éclatante de l’OL sur l’AS Monaco (4-1). Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu le Camerounais sourire et laisser éclater sa joie. Titulaire sur le flanc gauche de l’attaque, l’ancien joueur du sous-marin jaune venait de profiter, vers le point de penalty, d’une offrande de Tino Kadewere après un relais avec Memphis Depay pour inscrire son troisième but de la saison (33eme). Quelques instants avant la pause, Karl Toko Ekambi permettait aux Lyonnais d’accéder aux vestiaires avec quatre buts d’avance en profitant d’une mésentente entre Benoît Badiashile et Florentino Luis (44eme).
Virevoltant en première période, l’attaquant a énormément pesé sur la défense et s’est montré disponible pour ses coéquipiers. Il a été dans tous les bons coups. C’est même lui qui subit la faute de Djibril Sidibé qui amène le penalty qu’Aouar transforme parfaitement. Le Camerounais, auteur d’un match quasi-parfait, aurait même pu être gratifié de deux passes décisives en seconde période si Moussa Dembélé avait converti ses offrandes (77eme, 81eme). Mais Rudi Garcia, l’entraîneur rhodanien, en avait vu assez pour se montrer élogieux envers son joueur. « Il a fait un énorme match, a reconnu son coach à la fin du match au Groupama Stadium. Il a tout de l’attaquant moderne. Il est technique, il est capable d’éliminer et il va vite. Ça fait plaisir de le voir revenir comme ce soir. Le jeu combiné de nos attaquants a été excellent. Il y a eu beaucoup de relations entre nos attaquants et nos milieux. Karl est bien en ce moment, il travaille beaucoup. »
Un Final 8 transparent
La prestation incroyable de l’attaquant arrivé au club de Jean-Michel Aulas en janvier 2020 témoigne de la forme actuelle du Camerounais. Ce dernier reste sur deux doublés de rang dont le premier, à La Meinau, qui avait permis à l’OL d’acquérir une victoire ardue contre Strasbourg (2-3). Au sortir du confinement, l’ancien Angevin a connu une grosse période de disette et certains remettaient déjà en doute son recrutement. Muet depuis le 2 février avant son doublé en terres alsaciennes, Karl Toko Ekambi a traversé le Final 8 de la Ligue des Champions de façon assez transparente malgré le beau parcours de Lyon.
Ironie du sort, c’est lors de la demi-finale perdue contre le Bayern Munich (3-0) que le joueur formé au Paris FC s’est « montré » le plus maladroit. Après avoir touché le poteau à 0-0, l’attaquant avait manqué un face-à-face avec Manuel Neuer qui aurait pu permettre à l’OL de réduire l’écart à 2-1. « Il a été malheureux en août, s’est souvenu Anthony Lopes. Il avait une ou deux occasions face au Bayern, ça arrive. Il a une grosse force mentale, un gros caractère. Il l’a encore démontré ce (dimanche) soir. C’est la juste récompense du travail qu’il fournit à l’entraînement. »
Son excellente forme est une très bonne nouvelle pour les Gones puisque deux rendez-vous importants se profilent dans les deux semaines à venir : le déplacement à Lille (1er avec 18 points à égalité avec Paris) et la réception de l’AS Saint-Étienne (13eme, 10 pts), dans le derby tant attendu.