C’est une saison incroyable qui vient de se terminer pour le duo camerounais du club suisse de Young Boys de Berne. Ce dimanche, c’était journée de finale de la Coupe de Suisse. Et la rencontre promettait de ne pas être facile à négocier pour ce groupe de joueurs qui ont évolué au top de leurs capacités en cette saison entrecoupée par l’arrêt dû à la pandémie du Corona Virus. Mais à la fin, ce sont les champions bernois ont fait plier le FC Bâle (2-1).
Entre les joueurs en quarantaine, les blessés et les déjà partis, le vainqueur de la finale de Coupe de Suisse allait être celui capable de se réinventer mieux que l’autre. Pourtant, ni Marcel Koller ni Gerardo Seoane n’ont dérogé à leur dispositif favori. On pouvait imaginer Young Boys opter pour une défense à cinq? Ce sera un traditionnel 4-4-2 avec Jordan Lefort repositionné en latéral droit. Pas de surprise dans les rangs bâlois n’ont plus, les Rhénans tentant de remporter une deuxième victoire de rang dans la compétition dans un très classique 4-2-3-1, avec le novice Yannick Marchaud aux côtés de Fabian Frei devant la défense.
Dans les faits, le duel entre les deux grandes puissances suisses de ces dernières années promettait d’être alléchant. La réalité a été un peu plus décevante. Loin de se montrer impériaux en semaine en Coupe d’Europe, les Bernois ont longtemps évolué sur le même rythme, très loin de leurs standards. Et vu que l’atmosphère est loin d’être au beau fixe à Bâle et que cela a tendance à se ressentir sur le terrain, cette finale jouée près d’un mois après la fin du championnat et trois semaines avant la prochaine reprise n’a pas atteint des sommets.
Défense fébrile
Favori légitime de cette rencontre, YB est passé totalement à côté de sa première mi-temps. Christian Fassnacht aurait pu ouvrir le score à la 12e sans un bon réflexe de Djorde Nikolic, mais c’est à peu près tout ce que le triple champion de Super League en titre a réussi à se mettre sous la dent. Sachant que sa défense, Mohamed Ali Camara en tête, ont montré d’étonnant signes de fébrilité, c’est assez logiquement que les Bâlois ont regagné le vestiaire avec une longueur d’avance. Celle-ci aurait pu provenir de la frappe de Valentin Stocker, mais le numéro 14 s’est vu retirer son but (29e) par une VAR très bien employée dans la circonstance.
Non, c’est Omar Alderete qui a ouvert le score juste avant la pause. Le défenseur paraguayen a bondi plus haut que tout le monde sur corner pour placer son coup de tête à bout portant. David von Ballmoos n’a pu que dévier le ballon dans ses propres filets (42e).
Le poteau d’Hoarau
Il a très exactement fallu cinq minutes aux hommes de Gerardo Seoane dès le coup d’envoi de la seconde mi-temps pour trouver la réplique adéquate. Un contre parfaitement mené, un joli relais Ngamaleu-Aebischer, un centre en retrait idéal de ce dernier pour Jean-Pierre Nsame, toujours chirurgical à la finition: 1-1 (50e).
Comme si l’enjeu avait fini par regagner l’esprit des 22 acteurs sur le terrain, une certaine intensité a fini par animer la fin de la seconde mi-temps. Plusieurs tentatives bernoises, un immense manqué de Kemal Ademi seul face à Nikolic (80e), ce coup de tête de Guillaume Hoarau qui aurait assurément écrit la belle histoire de cette finale mais que le poteau a décidé de retenir (86e): il a fallu attendre, mais spectacle il y aura fini par avoir au Wankdorf.
Frappe venue d’ailleurs
Et puis? Le baisser de rideau, le dernier acte de cette saison parfois un peu longue, mais finalement tellement croustillante. Une frappe venue d’ailleurs de Marvin Spielmann. L’ancien Thounois, entré à la 82e minute, a complètement cloué Fabian Frei à 25 mètres, envoyé un boulet de canon de cette distance et profité d’une grosse faute de main de Djorde Nikolic pour envoyer YB au septième ciel (89e).
Les Bernois attendaient un doublé Coupe/championnat depuis 62 ans. Le voilà. Obtenu au nez et à la barbe de leur grand rival, il est sans doute encore plus savoureux.