Dany Nounkeu, 23 ans, est l’une des révélations de ce début de saison. Arrivée du CFA à Toulouse en juin dernier, il est, en l’absence de Cetto et Fofana, titulaire en L1 dans l’axe de la défense du TFC depuis 6 matches. Et le Camerounais fait mieux qu’assurer l’intérim puisque Toulouse possède la 2e meilleure défense de L1. Avant de se rendre au Vélodrome, samedi…
« Dany, vous êtes l’une des révélations de ce début de saison en L1 après plusieurs années compliquées… Expliquez-nous comment vous vous êtes retrouvé à Toulouse…
En fait, je suis arrivé en France en 2005. J’ai fait un essai à Toulouse qui ne s’était pas bien passé. Ensuite, j’en ai refait un au Portugal, à l’Academica Coimbra. Ca s’est plutôt bien passé, mais les conditions de travail n’étaient pas idéales. Je suis donc revenu en France dans une famille que je connaissais à Nancy puisqu’il me restait un peu de temps sur mon visa. J’ai fait un autre essai à Nancy, qui n’a pas été fructueux. Du coup, je me retrouve à devoir prendre une licence dans un petit club tout près de Nancy pour parfaire ma préparation, avant de signer à Metz en juin 2006. Mais je me suis blessé au genou au bout de six mois. Après l’opération, ça devenait un peu compliqué pour moi… J’ai donc décidé de signer en CFA 2 à Amnéville, où j’ai joué deux ans, avant qu’on parle de moi au président de Pau. J’ai fait une bonne saison l’an passé là-bas, et Dominique Arribagé m’a repéré…
Et là, vous signez à Toulouse, un des meilleurs clubs de L1, qualifié en Coupe d’Europe. Honnêtement, pensiez-vous avoir votre chance ?
Je suis arrivé à Toulouse de nulle part, sans aucune garantie, en tant que joueur de complément. Jamais je ne me serais douté que je jouerais aussi rapidement, que ça irait aussi vite pour moi. Mais dans un petit coin de ma tête, je me disais que le jour où j’aurais ma chance, il faudrait que je la saisisse de suite. J’arrivais de CFA, je signais mon premier contrat professionnel dans une équipe de Toulouse qualifiée pour la Coupe d’Europe, qui sortait d’une grosse saison en Ligue 1… Ca semblait vraiment compliqué.
Puis Mauro Cetto et Mohamed Fofana se blessent… et vous débutez en Coupe d’Europe le 17 septembre à Belgrade face au Partizan (3-2)…
J’avais joué les matches amicaux, mais là, c’est vrai que j’étais très surpris. Le coach ne m’avait rien dit, il ne m’avait pas demandé de me préparer psychologiquement pour jouer ce match. Mais bon, je pense qu’il a vu qu’il pouvait compter sur moi. Et puis depuis mon arrivée, tout le monde m’a mis à l’aise, les gars m’ont beaucoup parlé pour que je sois dans les meilleures conditions. Vous savez, ce groupe est sain, il vit vraiment très bien. Ca se passe bien. J’espère que ça va continuer.
Ce week-end, vous allez probablement débuter votre 7e match consécutif en Ligue 1. Face à l’OM, au stade Vélodrome… C’est fou, sachant que vous étiez en CFA il y a encore six mois…
J’ai déjà joué à Bollaert en CFA, mais c’est sûr que ce n’était pas le même contexte, la même ambiance. Pour le moment, j’essaie de faire face à tout ça, je me concentre sur mon travail et sur mes matches sans me poser trop de question, sans me mettre la pression. Mon objectif principal est de prouver au coach qu’il peut vraiment compter sur moi. Il est beaucoup trop tôt pour voir plus loin. Tout ce qui m’arrive en ce moment n’est que du bonus. Raison de plus pour continuer de bosser le plus sérieusement possible et être exigeant avec moi-même. Je dois encore beaucoup progresser sur le plan tactique, au niveau de mon placement. Parce qu’au très haut niveau, la moindre erreur peut être fatale pour une carrière.
Justement, au Vélodrome, il ne faudra pas faire d’erreur face à l’armada offensive marseillaise. Y a-t-il un joueur qui vous impressionne à l’OM ?
En ce moment, c’est sûr que Mamadou Niang est impressionnant. Tout le monde le sait. Il a une énorme pointe de vitesse. Il ne faut pas lui donner le temps de se retourner. Mais je ne suis pas du genre à jouer le match à l’avance dans ma tête.
Vous êtes sous contrat avec Toulouse jusqu’en 2011. Votre progression est fulgurante : y’a-t-il un championnat qui vous fait rêver ?
L’Angleterre, forcément. Le championnat anglais fait rêver tous les footballeurs aujourd’hui. Dans quelques années, j’aimerais vraiment avoir la chance d’y jouer. Mais bon, j’ai encore beaucoup de travail pour espérer y arriver. »
Propos recueillis par David Benarousse