Arrivé à Nîmes dans les derniers jours du mercato d’été, Benjamin Moukandjo s’est imposé sur le côté droit de l’attaque des Crocodiles au point de susciter les éloges des supporters du club, qui pourrait remonter en Ligue 1. Retour sur un parcours dans le Gard.
« Au fond, si on va au stade c’est aussi- en plus de voir notre équipe gagner évidemment- pour voir des gars comme lui. Il percute, il dribble, il court, il efface ses adversaires, il revient en sprintant quand il perd le ballon, il marque, il centre… Il sait tout faire. (…) Quand on se souvient des commentaires sarcastiques à son arrivée, on se dit à double titre que son arrivée pour 0 € est une vraie belle affaire menée par Monsieur Jean-Michel Cavalli. » L’hommage, (sur Benjamin Moukandjo) est signé d’un supporter de Nico, un des animateurs du site dédié aux supporters du Nîmes Olympique. Pascal, responsable du site no-passion, quant à lui, apprécie la technique de « MouMou » : « il est très apprécié du côté de Nîmes pour sa technique et son jeu offensif qui a fait plus d’une fois lever les tribunes des Costières (stade de Nîmes, ndlr). Il apporte une indéniable touche technique et une vitesse de débordement qui nous manquait, il a une aptitude à déstabiliser les défenses qui donne encore plus de poids offensif à l’équipe. »
En moins de six mois, Benjamin Moukandjo a séduit toute une ville, dont le club, qui dispute ce vendredi un match contre Metz, qui pourrait conforter sa place sur le podium de Ligue 2. arrivé sur la pointe des pieds en août dernier, l’ancien pensionnaire de la KSA avait choisi Nîmes, le Stade Rennais ne lui ayant jamais vraiment donné sa chance. « Je suis venu ici après avoir discuté avec l’entraîneur, nous a confié le joueur. C’est lui qui voulais que je vienne, et c’est ça qui m’a motivé à venir ici, de savoir que l’entraîneur me faisait confiance. » Depuis le joueur a rendu la confiance de son entraîneur. Repositionné comme milieu offensif droit, l’ancien international junior apporte du dynamisme à l’attaque des Gardois. Avec le Togolais Jonathan Ayité, ils font des misères dans les défenses de Ligue 2 : « notre entente sur le terrain est naturelle. Et en dehors, on est toujours ensemble, on fait des petites sorties dans la ville et ça finit par se ressentir sur le terrain. »
S’il fait partie du groupe des Gardois, troisièmes du championnat de Ligue 2, Benjamin s’est aussi fait remarquer lors des rencontres amicales de son club, notamment contre Marseille. Depuis, différents clubs d’élite lui font les yeux doux. Il faut dire que son contrat avec les Nîmois se termine en 2011. Une élite qu’il aurait pu connaître avec Rennes, mais il ne dramatise pas pour autant, « j’ai été souvent blessé et je n’ai pas pu y exprimer tout mon potentiel. » Le jeune homme préfère travailler sur ses points faibles : « d’avoir changé de poste fait que je me suis éloigné des buts. Mon travail aujourd’hui est de fixer, de dribbler, si bien que souvent je manque de lucidité devant les buts. Mais je progresse avec l’enchaînement des matchs. » Souvent comparé à Samuel Eto’o au début de sa carrière, il préfère ne pas faire de parallèle : « Samuel est unique. Ce qu’il a fait est exceptionnel et si j’arrive à en faire la moitié ou plus, ce sera déjà très bien. C’est pour cela que je travaille. »
A 21 ans, fort de sa bonne saison et du renouvellement des cadres en sélection, le natif de Douala rêve d’épopées en Lions : « bien-sûr que j’y pense. Si je ne le faisais pas, je ne serais pas normal. Je travaille, je ne mets pas de pression. Si on m’appelle, je serai content, sinon, j’attendrai mon tour. » Serein, mais porté par l’espoir de rejoindre ses anciens coéquipiers en junior Georges Mandjeck et Nicolas Nkoulou, appelés régulièrement en A : « ce qu’a fait Nicolas est important. Il prouve tous les jours qu’on peut faire confiance à des jeunes. Le sélectionneur actuel fait confiance à la nouvelle génération. Il donne sa chance à tout le monde. C’est donc à moi de prouver maintenant… »