Il paraît déjà bien loin le temps où David N’Gog, à peine 16 ans, avait été appelé chez les pros par Laurent Fournier en septembre 2005 pour « faire le nombre » en l’absence des internationaux. Sous les yeux de tous ses coéquipiers de l’équipe des 18 ans, venus soutenir leur collègue promu chez les « grands », N’Gog ne cachait pas son bonheur de goûter, même brièvement à la classe supérieure : « Ça me fait plaisir que le coach nous offre cette chance, » déclarait à l’époque l’ancien vainqueur et meilleur buteur du tournoi de Montaigu avec l’équipe de France (Ndlr : 5 buts, un triplé en finale).
Le rêve ne s’arrêtait pas là pour le tout jeune attaquant parisien. Appelé dans le groupe pour affronter Le Havre en amical, il entrait une dizaine de minutes. Trois semaines plus tard, il faisait de nouveau partie des joueurs retenus, mais pour un match officiel cette fois-ci : contre Troyes en Coupe de la Ligue.
Cette saison, depuis un peu plus d’un mois, s’entraîner avec le groupe professionnel et postuler le samedi à une place dans le groupe est devenu le quotidien de David N’Gog, déjà apparu à cinq reprises l’année dernière. Repéré dans les équipes de jeunes du club au même titre que les Sakho, Sankhare, Ngoyi ou Arnaud, le natif de Gennevilliers est même l’un des espoirs parisiens les plus utilisés par Paul Le Guen sur les derniers matchs, toutes compétitions confondues. Quatre titularisations en six apparitions. Et encore, s’il était absent face à Rennes, c’est uniquement parce qu’il était en sélection à ce moment-là. Samedi soir, pour la venue de Nancy au Parc, N’Gog, auteur d’un doublé face à Lorient en Coupe de la Ligue, avait de nouveau reçu les faveurs de son coach. Pauleta effectuant son retour dans le onze de départ, le longiligne (1,90m, 79 kg) attaquant du PSG, aux faux airs de David Trezeguet, a eu le bonheur de débuter au côté du buteur portugais. Pour la troisième fois de la saison et avec, à chaque fois, le même plaisir.
« J’apprends beaucoup à ses côtés, déclarait N’Gog après une rencontre où ses dribbles auront enchanté le Parc. Nous sommes assez complémentaire. Lui, c’est un renard des surfaces. Moi, j’arrive à décrocher pour lui remettre des ballons. On s’entend vraiment très bien. » C’est vrai que le n°14 parisien, fils d’un père ingénieur et d’une mère assistante commerciale, n’a rien pour le moment d’un « renard des surfaces ». Doté d’une belle foulée et d’un pouvoir d’accélération ballon au pied qui n’est pas sans rappeler celui d’Anelka au même âge, N’Gog préfère lancer ses actions de plus loin. Très bon dribbleur et excellent finisseur, il dégage même beaucoup de facilité dès lors qu’il n’y a plus qu’à ajuster le gardien en face à face. Contre les Nancéiens, il n’en a pas eu l’opportunité. Placé sur le côté, le gauche puis le droit après la sortie d’Arnaud, le joueur formé à Franconville (Val d’Oise) a beaucoup cherché à repiquer vers l’axe dès que c’était possible. Car c’est là où il est, de loin, le meilleur. A l’image d’un contrôle orienté en pivot lui permettant de lancer Pauleta en première mi-temps. Par le passé, Paris a laissé filer Trezeguet et Anelka. N’Gog n’est pas encore de leur trempe, mais quelque chose nous laisse déjà penser que ce serait une regrettable erreur de ne pas réussir à le retenir.
Aurélien CANOT