Euphoriques techniquement en première mi-temps puis héroïques de courage après la pause, les Nancéiens ont battu les divas du PSG pour la deuxième fois de la saison grâce à second but de Mollo à la 89’. Ils terminent ainsi meilleure équipe du mois de mars avec treize points sur quinze. Fa-bu-leux.
Les 18.802 spectateurs du stade Marcel-Picot se souviendront longtemps de cette soirée magique. De cette victoire arrachée par l’ASNL à bout de force face aux milliardaires du PSG, grâce à un dernier but de Yohan Mollo, le nouveau chouchou du public servi par Moukandjo, sur une frappe croisée qui donna l’impression de mettre une éternité pour aller se loger au ras du poteau de Sirigu.
Tous les supporters nancéiens présents au stade hier soir auront sûrement des frissons ce matin par le simple fait d’y repenser. Pourtant, juste avant ce but nancéien inimaginable quelques secondes plus tôt vu le scénario du match, tous les amoureux de l’ASNL auraient signé pour un nul qui était déjà une grosse performance. Mais cette formation au chardon, cette équipe bâtie de main de maître par Monsieur Jean Fernandez, possède des ressources insoupçonnées qui lui ont permis de décrocher un succès mémorable et de terminer ainsi en beauté un mois de mars vécu comme dans un rêve. Avec treize points pris sur quinze, grâce notamment à ce troisième succès d’affilée et ce troisième exploit consécutif à Picot contre un cador du championnat après avoir épinglé au tableau de chasse Lyon et Montpellier.
La soirée fut une succession de surprises, en fait, avec pour commencer les multiples changements opérés par le coach italien du PSG Carlo Ancelotti, avec Thiago Motta et Alex en tribune ou encore Nene sur le banc. Cela n’était pas de nature à rassurer les supporters nancéiens avant le coup d’envoi. Cela confirmait plutôt l’idée d’un Paris transformé en bête blessée après plusieurs prestations décevantes et il y avait de quoi craindre une sacrée réaction d’orgueil de la part des Parisiens. D’ailleurs, ils confisquèrent le ballon à l’ASNL au cours des premiers instants et ils se montrèrent vite dangereux sur une action Pastore-Hoarau qui nécessita un très bon retour d’Haïdara et une sortie de Ndy Assembé (2’). Il y eut aussi une intervention déterminante de Puygrenier devant Ménez (7’) qui soulagea tout Picot.
Et puis, après cette entame pénible mais sans dégâts, la formation au chardon se libéra progressivement dans le sillage de l’étonnant Mollo qui se mit à régaler le public sur chaque ballon touché. Passements de jambes, talonnades, roulettes… Quel show ! Mais le plus fort, c’est que le dribbleur prêté par Grenade trouva très souvent la lucidité pour allier spectacle et efficacité comme sur ce centre astucieux vers Bakaye Traoré, déjà à l’origine de l’action, qui enchaîna contrôle et ‘’pointu’’ pour ouvrir le score (1-0, 18’).
L’ASNL entra alors dans un délicieux moment d’euphorie, à l’image d’André Luiz auteur d’une frappe enroulée sur la barre (20’). Bouillant techniquement, Nancy se créa plusieurs autres occasions de doubler la mise, notamment par Traoré, sur une ouverture de Nicuale, qui buta sur le goal parisien Sirigu (37’). Sur un coup franc de Mollo, l’attaquant roumain plaça aussi une déviation de la tête captée par Sirigu (37’). Quant à Sané, il tenta un tir lointain du gauche tout proche du poteau (44’).
NDY ASSEMBÉ DÉCISIF
Pendant ce temps-là, le PSG avait quand même eu deux balles d’égalisation, manquées par Ménez et Hoarau à chaque fois sur une tête passée à côté (21’, 35’). Si bien que les hommes d’Ancelotti arrivèrent à la pause avec zéro tir cadré ! Le problème, c’est que l’équipe aux pétrodollars qataris recolla au score sur sa première tentative cadrée justement, une tête de Sissoko au milieu d’André Luiz et Puygrenier à la réception d’un centre d’Armand (1-1, 50’).
C’était parti pour une seconde mi-temps étouffante pour les Nancéiens, visiblement éprouvés par leur première période de folie et en grandes difficultés face aux assauts incessants de Paris. Le KO fut d’ailleurs très proche pour Nancy sur une tête d’Hoarau qui frôla le poteau (53’). Heureusement, le gardien lorrain Ndy Assembé retrouva ensuite son costume d’homme décisif pour détourner un nouveau coup de crâne du Réunionnais (60’), pour sortir dans les pieds de Ménez (63’), pour repousser une frappe de Matuidi (70’) et pour enfin jaillir devant Gameiro (90’) juste après le fameux but de Mollo qu’on n’est pas près d’oublier. André Luiz réalisa aussi un sauvetage capital face à Gameiro (80’).
Après tous ces moments de stress, la joie des Nancéiens au coup de sifflet final fut à la hauteur de leur exploit. On aperçut Mollo porter le président Jacques Rousselot dans ses bras ou encore le coach Jean Fernandez féliciter un à un ses joueurs avec beaucoup d’émotion. Voilà un grand pas de plus effectué vers ce maintien qui avait des allures de mission impossible à l’automne, après dix premières journées de L1 sans victoire.
Le PSG, lui, reste deuxième du championnat derrière Montpellier malgré un match de plus. Déjà battus à l’aller au Parc des Princes par l’ASNL (0-1) qui leur a donc chipé six points sur six cette saison, les Parisiens se diront peut-être en fin de saison qu’ils ont perdu le titre 2012 à cause de Nancy…
Romain JACQUOT