Meilleur buteur pendant les éliminatoires de la CAN junior 2007, Moukandjo Bilè n’a pas pu concrétiser la qualification pour le Mondial U-20 au Canada, cet été. Pas découragé, le jeune joueur de la KSA a fait ensuite la transition vers l’équipe nationale espoir et le football professionnel, qu’il découvre à Rennes, en Ligue 1 française. Sous l’oeil de Stéphane Mbia, Benjamin nous ouvre son carnet de route, tout en s’accoutumant tranquillement à l’air de la Bretagne…
Intégration
Je suis arrivé début juillet à Rennes. Les entrainements, ça va très bien. Je cause avec tout le monde au club. Je suis bien accueilli même si je garde en tête que la concurrence sera rude en attaque. En ville, je suis dans un appartement où je vis seul, mais j’ai ma famille au téléphone tout le temps, je garde le contact! En partant du Cameroun, mes parents m’ont donné quelques conseils: « tu es en train de partir dans un nouveau monde: pense à ton football et à rien d’autre. Sois sage et choisis bien tes fréquentations… »
Stéphane Mbia Etoundi, l’autre camerounais de Rennes
C’est un grand frère pour moi, c’est quelqu’un de bien. Il me donne beaucoup de conseils, sur la manière de me comporter notamment. Lors de mon premier match de préparation, nous avons joué ensemble dans l’équipe B. J’étais remplaçant, et à mon entrée, il m’a dit de ne pas me mettre de pression: « fais ce que tu peux faire« . Ses encouragements m’ont fait du bien…
Le match amical contre Nantes, le 23 juillet 2007
Je suis donc entré à la 65eme minute, et nous étions menés 0-1. Dès mon entrée, j’ai égalisé sur mon premier ballon! J’ai reçu la balle sur le côté droit où je devais me positionner: j’ai fait un crochet extérieur, je suis entré dans la surface et arrivé devant le gardien, je n’avais plus qu’à l’ajuster. Je marque ensuite un deuxième but qui nous donne la victoire.
Mon entraineur Laurent Huard (Rennes B)
Après le match il m’a félicité. Il a dit que c’était bien, même si ce n’est pas mon poste sur le côté. Mais je suis polyvalent, je peux jouer tous les postes en attaque.
Mes entraineurs en sélection: MM. Ntdougou et Bosso
Si aujourd’hui, je joue sur le côté et que je m’en sors, c’est grâce à ces deux entraineurs. Au départ, ils m’ont fait comprendre aux entrainements avec les Espoirs que je pouvais jouer à tous les postes offensifs. Je ne voulais pas les écouter, car je préférais le centre de l’attaque. Ils ont beaucoup insisté, on a fait beaucoup d’essais. Je les remercie pour cela. C’est grâce à eux que je m’adapte aussi bien à Rennes. Depuis l’équipe nationale minimes, le coach Ndtougou m’a suivi. Je l’aime comme un père. Il est très compétent, la preuve, il a remporté coup sur coup le tournoi en Afrique du Sud et les Jeux Africains.
Les Jeux Africains d’Alger
Je n’ai pas pu y aller avec mes coéquipiers de l’équipe Espoirs, puisque je devais me présenter à mon nouveau club en France. Mais j’ai gardé une pensée pour eux: je les appellaient fréquemment, pour savoir comment ça avançait, pour les résultats des matches. Dans l’équipe, Bekamenga est l’un de mes modèles et Nkoulou celui avec qui je partage la chambre durant les stages. Avec Nkoulou et Mandjeck, tous trois absents des Jeux, nous nous téléphonons tout le temps. Chacun raconte sa nouvelle vie en Europe, Mandjeck à Stuttgart, Nkoulou à Monaco et moi à Rennes.
Les éliminatoires des J.O
Après avoir battu la Guinée à Garoua en juin, nous allons rencontrer le Botswana chez lui le 22 Août prochain. Je pense à ce match, on a déjà commencé à en discuter avec les coaches. C’est une date FIFA, et j’espère qu’ils m’appelleront…
Pour en savoir plus sur Moukandjo Benjamin:
–Interview au Congo
durant la Can junior 2007
Propos recueillis par Jean-Pierre Kongué ESSO