Spectaculaire buteur contre Nancy mardi soir (1-3), Stéphane Mbia a fait du bien à un entrejeu marseillais déficient depuis le début de la saison. De retour après une longue blessure, le caractériel Camerounais sera un atout décisif pour Didier Deschamps lors de la seconde partie de saison.
Plus difficile à cerner tu meurs. Revenu de blessure fin novembre, l’extravagant Stéphane Mbia a apporté sa rage et son envie a un groupe marseillais traumatisé par un début de saison catastrophique. C’est bien simple, depuis son retour dans l’effectif, le Camerounais n’a connu la défaite qu’à Montpellier (1-0), un match qu’il a suivi sur le banc de touche. Mais à chaque fois que l’ancien Rennais a débuté, contre le PSG (3-0), Caen (1-2), Lorient (2-1) et Nancy (1-3), l’OM s’est imposé. Si Marseille est provisoirement revenu au 5e rang de l’élite, c’est aussi grâce à lui.
Face aux Lorrains, mardi soir, Mbia a même été décisif, inscrivant un but spectaculaire de la tête sur un centre de Morgan Amalfitano. Outre cette seconde réalisation marseillaise de la première période, le numéro 17 phocéen a livré une prestation dans son style. Agressif, puissant, relativement judicieux dans ses choix de passes dans une zone qu’il préfère clairement à sa surface de réparation, le joueur de 25 ans a apporté un plus dans le 4-2-3-1 de Didier Deschamps. Au côté de l’habituel remplaçant Charles Kaboré, moins en vue à Marcel-Picot, Mbia s’est montré plus précieux qu’Alou Diarra, en progrès mais resté à Marseille pour cause de maladie.
Un comportement paradoxal
Une performance remarquée, mais qui ne peut occulter le caractère parfois incompréhensible du Lion indomptable. Loufoque en conférence de presse, d’apparence suffisante voire arrogante, le récupérateur ne fera sans doute jamais l’unanimité en Ligue 1. A chacune de ses apparitions sur les prés français, Stéphane Mbia alterne les démonstrations de supériorité physique -parfois technique- et les comportements surprenants. Malgré des fautes grossières et rarement utiles, à l’image de son carton jaune reçu à Nancy, et des prises de bec quasi systématiques avec ses adversaires, celui-ci bénéficie d’une relative clémence de la part du corps arbitral.
Aussi difficile à comprendre, son regard défiant et insistant à l’intention de Didier Deschamps après son envolée victorieuse mardi soir. Mbia semble perpétuellement en guerre avec le reste du monde et tente, à chacun de ses matches, de prouver qu’il est sous-estimé par ses pairs. On se rappelle qu’à son arrivée sur la Canebière, l’année du titre, l’ancien protégé de Laszlo Bölöni avait affirmé que ce transfert était un tremplin avant de rejoindre un club plus prestigieux. Malgré quelques velléités de départ les étés précédents, le trublion est toujours là, et c’est probablement mieux ainsi pour l’OM…
Par Shaï MAMOU