L’international camerounais du FC Séville, vainqueur avec son équipe mercredi de la Ligue Europa, est entré dans l’histoire comme le premier joueur camerounais à s’adjuger ce trophée. Le vert-rouge-jaune a souvent trôné sur la place européenne grâce notamment aux trophées Uefa Champions League de Samuel Eto’o, et Gérémi Njitap avant lui. Mais jamais un camerounais n’avait encore soulevé celui de la C3, nouvelle version. Stéphane Mbia l’a fait.
Et de bien belle manière, au terme d’une saison renversante. Un véritable conte de fée.
Pourtant, parti de Queens Park Rangers l’année dernière en prêt pour le FC Séville, Mbia était en crise de confiance, et manquait de temps de jeu. Ses débuts au club andalou, comme tout nouveau dans un environnement nouveau, ne lui sont pas aussitôt favorables, puisqu’il doit se battre pour entrer dans les plans d’Unai Emery, l’entraineur sévillan.
Habile, athlétique et très polyvalent, l’ancien Marseillais met ces qualités en lumière pour remporter cette première bataille, mais, peu avant la trêve hivernale, il se blesse. Il est contraint de prendre congé de son club, et même de l’équipe nationale du Cameroun. Son retour à la compétition, prévu en février dernier est retardé pour lui assurer une bonne rééducation. Et ce n’est qu’en mars qu’il se remet complètement de sa convalescence et retrouve les terrains.
A quelque chose, malheur est bon. Le Lion indomptable revient, pétillant de punch et regagne sa place au milieu de terrain au bout de deux matches de championnat. Il la scarifie définitivement, pour ne plus la quitter, sauf volonté propre de l’entraineur en cas de ménagement. De plus, Mbia (30 matches, 5 buts), plus qu’une sentinelle, devient un vrai renard de surface lorsqu’il dézone aux avant-postes.
Et si le FC Séville est aujourd’hui sacré vainqueur de la C3, c’est principalement grâce au Camerounais, auteur de l’inespéré but victorieux en demi-finale de la compétition face à Valence (3-2), dans l’ultime seconde du temps additionnel.
Toujours aussi disponible pour l’équipe, le milieu sévillan aura été d’un apport ô combien important dans la finale de ce mercredi, se battant et se défonçant contre vents et marées et même contre le cours du jeu, avant d’exécuter majestueusement et avec sang froid son pénalty lors de la séance victorieuse de tirs au but, qui enrichit d’un troisième titre le palmarès du club andalou en C3, après les réussites de 2006 et 2007.
Stéphane a pris de l’envergure. Et c’est avec beaucoup de confiance qu’il se déploie, qu’il « physicalise », qu’il « technicalise ». Et le football espagnol lui va tellement bien…