Il fait partie des plus anciens. Arrivé à l’été 2006, Modeste M’Bami était pourtant donné sur le départ lors de ce mercato d’hiver. Mais à force d’hésitations et avec la blessure de Lorik Cana, le Camerounais – en fin de contrat en juin – est resté dans l’effectif, au point même de se retrouver titulaire la semaine dernière à Sochaux. Demain, devant Bordeaux, Éric Gerets devrait une nouvelle fois lui accorder sa confiance. Le milieu de terrain aborde cette deuxième partie de saison avec un moral en hausse et une envie de bien faire…
– Comment avez-vous vécu la période du mercato hivernal durant laquelle vous étiez en instance de départ ?
Modeste Mbami : » Ce fut un moment assez difficile à vivre. D’un côté, on s’attend à partir ; de l’autre, on s’entraîne, on travaille pour être retenu pour le match suivant. Quand on s’entraîne toute la semaine et que l’on se retrouve ensuite sur le banc, c’est dur…
– Mais aviez-vous des pistes concrètes ?
M. M. : Oui. Ma situation était claire : ne jouant pas ici, il fallait que je trouve un club. Je suis titulaire en équipe nationale du Cameroun mais la concurrence à mon poste est rude. Le sélectionneur (Otto Pfister) m’a appelé en me disant que si je ne jouais pas, je risquais de perdre ma place…
– Vous envisagiez la suite de votre carrière en France
ou à l’étranger ?
M. M. : À l’étranger car en France, j’ai connu le PSG et l’OM. Je ne pouvais pas trouver mieux. J’ai eu des propositions venant de Turquie ou de Russie mais je n’y ai pas donné suite. Il y a certes beaucoup d’argent à se faire mais ce n’était pas mon but. En revanche, les contacts étaient établis avec le Betis Séville. Les Espagnols ont fait une offre mais je n’étais pas d’accord sur certaines conditions. J’ai attendu, pensant que le temps jouerait pour moi.
– Et finalement, vous voilà encore à l’OM jusqu’au terme de la saison…
M. M. : Les dirigeants olympiens n’ont plus voulu que je parte. Cela m’a touché. De toute manière, partir à l’étranger en plein milieu de saison n’est pas forcément une bonne idée car il faut un certain temps pour s’adapter…
– Éric Gerets vous a même accordé sa confiance dimanche dernier à Sochaux.
M. M. : Je n’avais pas été titulaire depuis le match face à Lorient en novembre dernier (2-3). Je manquais forcément de rythme et ce n’est pas facile de se remettre dans le bain. Mais mentalement, cela m’a fait un bien fou de revenir dans le coup. J’ai eu une discussion avec le coach qui m’a demandé de m’investir à fond. Je comprends que ce n’est pas facile pour lui : il hésite peut-être à faire appel à un joueur qui n’est pas forcément en phase avec les objectifs collectifs.
Mais je suis prêt à tout donner pour l’OM. Je vais m’investir à fond. Le mercato est passé, les dirigeants comptent sur moi. Je suis à 100 % et je reste persuadé que l’on peut encore mener à bien nos objectifs. Le championnat sera serré jusqu’à la fin.
– L’OM est éliminé des coupes de France et de la Ligue. Il ne vous reste pas beaucoup de matches pour gagner votre place, d’autant que Lorik Cana devrait revenir dans le courant du mois…
M. M. : Je n’y pense même pas. Je savoure le présent car j’ai retrouvé la confiance et le moral.
– Justement, l’équipe reste sur deux défaites consécutives. Comment vit le groupe ?
M. M. : Il n’y a pas mort d’homme. On s’est bien entraîné toute la semaine. Le groupe vit bien.
– Gerets considère que le match face à Bordeaux demain sera une finale…
M. M. : On sait ce que l’on a à faire. On doit retrouver nos bases et faire mieux circuler le ballon. Nous sommes toujours la même équipe, il nous faut juste retrouver nos automatismes, améliorer notre possession de balle et avancer en bloc. Pour ce match, le coach n’a même pas besoin de nous motiver. On donnera tout ce que l’on a. Bordeaux est une grosse équipe que l’on respecte. Il nous faudra être au point à tous les niveaux et s’imposer physiquement dès le coup d’envoi. Nous avons déjà prouvé par le passé que nous étions capables de sortir de grands matches face à de bonnes équipes. Nous sommes prêts.
Par Michaël Lévy