Intermittent du spectacle pendant de longues semaines, Modeste M’Bami semble retrouver grâce aux yeux d’Eric Gerets. Le Camerounais de l’OM, conscient que la roue a tourné, pense désormais à la Ligue des Champions.
Modeste M’Bami, Eric Gerets a évoqué vos récents progrès par une importante perte de poids. Etes-vous d’accord avec cette analyse ?
La vraie raison, c’est surtout que j’ai dû travailler seul parce que Marseille est le seul club où les joueurs professionnels n’évoluent pas avec la CFA. Ailleurs, quand tu ne joues pas en équipe première, tu accompagnes l’équipe réserve. Ça permet de garder le rythme car c’est difficile de rester deux mois et demi sans jouer. Alors oui, j’ai beaucoup travaillé tout seul pour garder quelque chose dans les jambes. Mais je n’ai rien fait d’extraordinaire.
Votre statut vient de changer et vous voilà dans la peau d’un titulaire indiscutable…
Le coach est imprévisible et je m’attends à tout. Cette saison, il a fait tourner. Mais j’aime bien travailler avec lui. Quand il est arrivé, il ne m’a pas fait de cadeau. Au départ, cela a même été difficile.
Pourquoi ?
Généralement, quand il y a un changement d’entraîneur et qu’on ne joue pas, on se dit qu’on va avoir plus de chances. Moi, ça a été le contraire. Le coach a fait son équipe mais je suis resté à côté. Un jour, il m’a donné ma chance puis il m’a remis de côté. Quand c’est comme ça, il faut se bagarrer dans sa tête pour ne pas lâcher l’affaire.
Le départ à la CAN a-t-il été bénéfique ?
Quand je suis parti jouer la Coupe d’Afrique, j’ai fait le vide et ça a bien tourné pour moi. Quand je suis revenu, Gerets m’a redonné ma chance. J’ai su la saisir et ça se passe bien.
Le caractère d’Eric Gerets vous rappelle-t-il celui de Vahid Halilhodzic au PSG ?
Vahid était comme ça en effet. Mais je ne suis jamais allé dans le bureau d’un entraîneur quand je ne jouais pas. Je n’ai jamais fait ça parce que je sais que quand on ne joue pas, c’est qu’il y a une petite raison. Moi, j’aime bien les entraîneurs comme ça qui ne laissent rien passer. Ça vous pousse à donner le meilleur de vous-même et je n’ai pas de souci avec ça. J’ai toujours travaillé et aujourd’hui, mon entraîneur dit du bien de moi. Ça veut dire que ça va.
Christian RODAT