Porter le brassard de capitaine pour le premier match de l’histoire d’Ingolstadt en Bundesliga allemande, voici quelque chose que Marvin Matip n’espérait pas au début de la saison précédente.
« Ce que j’espérais, c’est que nous ne passions pas toute la saison à nous battre contre la relégation. Je me disais aussi que si nous jouions à notre meilleur niveau, nous aurions peut-être une chance de finir dans les dix premiers », explique le défenseur de double nationalité allemande et camerounaise au micro de FIFA.com.
Si la première division est un territoire inconnu pour Ingolstadt, elle ne l’est pas pour son capitaine. Matip a en effet débuté en Bundesliga, pour le compte du VfL Bochum, un mois après son 19ème anniversaire, après quoi il a rejoint Cologne, puis le Karslruher SC, avant d’atterrir à Ingolstadt au début de la saison 2010/11. Il est donc conscient de ce qui l’attend pour l’exercice 2015/16. « Nous allons nous battre contre la relégation dès la première journée. Il n’y a aucun doute là-dessus », prévient-il. « Je suis convaincu que nous avons les moyens de nous maintenir, à condition de jouer au maximum de nos capacités, et même parfois au-delà, à chaque match. »
La promotion signifie beaucoup de choses pour Marvin, à commencer par la promesse d’une rencontre sur le terrain avec son jeune frère Joel, qui évolue à Schalke 04. « C’est un bonus agréable de pouvoir jouer contre mon petit frère. Je l’ai toujours soutenu et j’ai été très fier quand il a commencé en première division. Maintenant, on va se voir encore plus souvent. Ça me rend très heureux », confie-t-il. « Nous sommes très souvent en contact et nous parlons de nos situations respectives. L’an dernier, Schalke a connu des hauts et des bas et je lui souhaite que la nouvelle saison soit un peu plus réussie. Ça ne va pas être facile de jouer l’un contre l’autre, mais ça va être encore plus dur pour nos parents. Je crois qu’ils ne vont pas prendre parti. Ils vont simplement nous souhaiter bon match et si leurs deux enfants jouent bien, ils seront contents. »
Retour en sélection ?
Le père de Marvin est venu en Allemagne pour étudier la médecine, mais ses deux enfants peuvent évoluer avec les Lions indomptables. Joel compte ainsi deux apparitions en phase finale de Coupe du Monde de la FIFA™. Quant à Marvin, 29 ans, il n’a porté qu’une seule fois le maillot vert. Il espère que l’accession de son club en première division lui permettra d’être de nouveau convoqué. « Si j’arrive à répéter mes performances de la saison dernière, je pense pouvoir prétendre à une place en équipe nationale », juge-t-il. J’ai joué une fois en sélection avec mon frère. Ce fut une expérience formidable, que j’aimerais répéter. Depuis notre enfance où nous jouions ensemble au football, nous n’avons plus évolué dans la même équipe. »
Matip a été en contact avec le sélectionneur Volker Finke juste avant la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF 2015, où le Cameroun a été éliminé dès le premier tour. « À cette période, j’étais complètement épuisé physiquement à cause des exigences de la deuxième division allemande et j’ai dit franchement à l’entraîneur que je ne me sentais pas capable de disputer un tournoi entier », se souvient-il. « En plus, je savais que si je m’absentais pour la CAN, Ingolstadt risquait de s’en ressentir. Je ne voulais pas leur faire faux bond moment où ils risquaient d’avoir le plus besoin de moi. Ce n’était pas le moment pour moi d’aller en équipe nationale. Cela dit, je n’ai pas fait une croix sur mes ambitions en sélection. »
Il explique que son français est très rudimentaire, mais ne voit pas ça comme une barrière. « J’ai étudié le français jusqu’au lycée, et j’ai même repris des cours spécialement pour pouvoir communiquer en équipe nationale. Mais honnêtement, mon français n’est pas bon », admet-il. « Je comprends assez bien, mais je m’exprime mal. Je parle un mélange de français, d’anglais, de langue des signes et le reste, je l’exprime avec mes pieds« , raconte-t-il avec humour.
S’il pèche côté linguistique, Matip n’a aucune lacune sur le plan patriotique. « Je rends visite à ma famille paternelle presque tous les ans et je suis supporter numéro un du Cameroun. Je suis né en Allemagne et je me sens probablement plus allemand qu’africain, mais je ne suis pas dans une situation où je dois choisir l’un ou l’autre. J’appartiens à deux cultures et j’essaie de prendre ce qu’il y a de mieux dans chacune d’entre elles, même si elles sont très différentes », conclut-il.