Il ne fallait pas rater le match qui a opposé ce dimanche soir deux équipes de Ligue 1 française. Olympique de Marseille et Olympique Lyonnais, puisqu’il s’agit bien d’elles, ont livré une performance endiablée, feutrée par des joutes oratoires qui meublent le désamour entre leur dirigeants. Sur le terrain pour ce match que l’on savait à haute intensité, trois camerounais étaient alignés.
Henri Bedimo et Samuel Umtiti dans l’équipe de Lyon, et Nicolas Nkoulou pour Marseille. Deux autres camerounais étaient remplaçants, Georges-Kevin Nkoudou et André-Franck Zambo Aguissa, tous deux pour Marseille.
De ces cinq, seuls trois s’alignent ou peuvent s’aligner pour l’équipe nationale du Cameroun. Les deux autres, doués autant techniquement que tactiquement, ne joueront peut-être jamais pour le Cameroun, le pays de leurs parents.
C’est que le football camerounais a su se bâtir une réputation d’anarchisme et de clientélisme au fil des décennies. Les sélectionneurs successifs se sont toujours refusé de donner la chance aux jeunes joueurs doués. On a déjà perdu le jeune Paul-Georges Ntep, le futur joueur de talent de la prochaine génération. La Suisse s’est servie deux fois plus qu’une avec notamment le jeune Embolo.
Voir évoluer la facilité de se mouvoir, l’intelligence du jeu, la technique de Samuel Umtiti, on peut en vouloir fortement au sélectionneur national Volker Finke, et à toute l’administration du football du Cameroun de n’avoir pas vraiment essayé de le convaincre. Le jeune Georges-Kevin Nkoudou Mbida, du haut de ses 20 ans, affiche déjà des qualités indéniables. International des équipes jeunes de France, on peut parier qu’avec l’oisiveté évidente du sélectionneur, que la France nous le chippe, question de lui couper son autre option.
Ce qui est dommage, est que ce jeune peut indistinctement évoluer autant au milieu de terrain qu’en attaque, et pourrait donner des options à Finke. Les joueurs de la MLS pourraient faire aussi partie intégrante de cette équipe nationale, ce qui pourrait nous changer de ces joueurs peu compétitifs et/ou inadaptés à qui l’on a donné les postes de cadre au milieu de terrain. Ne dit-on pas qu’une équipe est à l’image de son maillon le plus faible? Que Finke s’active.
Raphael Onambélé