Longtemps bousculé, Marseille a concédé le nul face au FC Porto (1-1). Les hommes d’Eric Gerets, malgré l’ouverture du score de Mamadou Niang, ont fini par céder sur l’une des nombreuses offensives portugaises. Les Olympiens conservent toutefois la tête du groupe A.
Le sourire d’Eric Gerets, au coup de sifflet final de la rencontre face à Porto, en dit long. Son nouveau club, l’Olympique de Marseille, est passé par toutes les émotions sur sa pelouse du Vélodrome. Et de tous les sentiments que ses joueurs ont pu laisser transparaître mercredi soir, c’est la peur qui a remporté tous les suffrages. En effet, l’OM s’est longtemps montré fébrile face à une formation lusitanienne bien meilleure techniquement. Mais les Olympiens, qui cherchent à gommer une à une leurs lacunes depuis la prise de fonction d’Eric Gerets, ont au moins eu le mérite de ne rien lâcher (1-1).
En temps normal, ou plus précisément en compétition domestique, Marseille n’aurait pas supporté la forte pression que Porto a exercée durant les 45 premières minutes aux abords de la surface de réparation de Mandanda. Un rectangle de vérité défendu avec brio par le portier phocéen, souvent, trop souvent même trahi par une défense passive face à la vivacité adverse. A défaut de siffler Djbril Cissé, bouc émissaire cyclique des frustrations du public, ce dernier a préféré retenir son souffle à deux reprises, sur autant de frappes distillées à l’entrée de la surface par Raul Meireles (9e, 19e). A chaque fois, c’est la main et le poteau droit de Mandanda qui repoussent l’échéance.
Arrache n’a pas suffi
En perte de vitesse, dénué de créativité, Marseille s’en remet aux coups de pied arrêtés pour exister. Le coup franc de Zenden réchauffe les gants d’Helton (34e) tandis qu’en face, Mandanda sort une nouvelle parade réflexe de sa boîte à malices devant une tête de Lisandro Lopez (47e). Eric Gerets décide de donner un peu de fraîcheur à son équipe. Zenden, remplacé par Arrache (56e), fait les frais du choix tactique du technicien belge. Et c’est à ce moment-là que Marseille se réveille. Profitant d’un petit coup de mou dans le camp d’en face, les Olympiens réussissent enfin à accélérer le jeu. Niang, bien lancé dans le sens du but, choisit le duel face à Helton alors qu’une passe pour Cissé aurait été plus judicieuse (57e). Porto cherche son second souffle.
Pas l’OM, qui se libère grâce à un tacle rageur de Niang dans les pieds de Stepanov, impeccable jusque-là, sur un centre en retrait de Cissé (70e, 1-0). Les protégés de Gerets n’ont pas vraiment le temps de savourer. Lisandro, accroché dans la surface par Mandanda, permet à Lucho Gonzalez de rééquilibrer les débats (79e, 1-1). Le portier phocéen peut être déçu, lui qui vient de se voir sévèrement sanctionné sur sa seule erreur de la partie. Mais, comme ce dernier le reconnaîtra quelques minutes plus tard sur l’antenne de Canal +, « le match nul était logique ». Il est juste dommage que l’ouverture de Niang n’ait pas connu un meilleur sort. Premier de son groupe avec sept points en trois matches, l’OM continue son petit bout de chemin en Ligue des Champions et dans son groupe A. Un autre match de ce genre dans quinze jours à l’Estadio Do Dragao et les huitièmes de finale de la Ligue des Champions pourront commencer à être couchées en gras sur l’agenda marseillais.
LA DECLA : Eric Gerets (entraîneur de Marseille)
« C’est un bon point, bien sûr. Mais il faut rester honnête: en première période, il y avait une grande différence de classe, et malgré le fait que nous étions mieux en deuxième, on ne mérite pas de gagner, même si je l’ai espéré après notre but. En première période on a fait exactement ce qu’on ne voulait pas faire, avec de longs ballons, alors qu’on voulait jouer à ras de terre et vers les ailes. La construction venant de derrière n’était pas bonne, et nous ne nous sommes pas créé assez d’espaces. J’ai été content de la 2e période, même si ce n’est pas encore du grand football. Physiquement, nous avons montré que nous étions là. »
Alix DULAC / Eurosport