Reconverti défenseur central, le Camerounais Georges Mandjeck s’est découvert une nouvelle vocation et Rennes, qui se rend à Lyon ce soir (20h00), une nouvelle solution.
Il en convient aisément. Plus d’un an après son arrivée à Rennes en provenance de Kaiserslautern, la carrière de Georges Mandjeck a brusquement connu un tournant. A la faveur de l’automne et d’un reclassement convaincant en défense centrale. C’est l’histoire d’une nouvelle idée d’un soir qui a fait son chemin dans un club habitué à faire reculer d’un cran ses milieux. Appelé au secours face à l’Atletico Madrid en Ligue Europa (1-1), l’international camerounais de 22 ans, imitant Stéphane Mbia et Kader Mangane, constitue désormais plus qu’un recours.
Le nettoyeur du milieu un peu trop rugueux s’est mué en un défenseur autoritaire et plutôt propre au fil d’essais renouvelés qui lui ont permis de retrouver du temps de jeu ainsi que la sélection camerounaise. « Je sais que l’on compte davantage sur moi, apprécie le joueur à la crête longtemps peroxydée et désormais au rouge du club breton. Jouer défenseur n’a pas été une surprise. Les circonstances ont voulu qu’on m’essaye là et que cela se passe bien. Ce qui me plaît à ce poste, c’est que l’erreur peut être fatale et qu’il faut donc être constamment concentré. »
Concluante, l’expérience va d’ailleurs être reconduite à Lyon ce soir en l’absence de Kader Mangane (cheville) et de John Boye (cuisse). Mais alors que la mission reconversion a tourné à l’opération séduction, Frédéric Antonetti calme le jeu. « Il a encore des progrès à faire car il n’a pas de vécu en défense, tempère l’entraîneur rennais. J’avais dit qu’il avait des aptitudes pour jouer en défense centrale et qu’il y serait meilleur qu’au milieu. Plus il fera de matches, meilleur il sera. Il titillera alors les éventuels titulaires. »
Il n’a pas échappé au technicien qu’ils pourraient être nombreux d’ici peu dans ce secteur : Mangane et Boye doivent reprendre la semaine prochaine quand Onyekachi Apam se rapproche semaine après semaine d’un retour après plus d’un an d’absence… « L’expérience est trop courte pour penser faire carrière à ce poste, juge d’ailleurs celui qui paraissait plus définitif il y a encore peu sur sa nouvelle vocation. S’il y a la possibilité de retourner au milieu, j’irai. » Le dépanneur sait bien que cette récente polyvalence a surtout été un bon plan de relance.
Sylvain LE DUIGOU, à Rennes