Transféré le dernier jour du mercato à Auxerre, Georges Mandjeck revient sur les raisons qui l’ont conduit à quitter Rennes cet hiver.
Le 5 janvier dernier, Georges Mandjeck nous avait assuré n’avoir «aucun problème» avec Frédéric Antonetti. «Il n’y a pas de raison d’aller voir ailleurs», disait-il. Un mois plus tard, l’international camerounais a quitté Rennes pour rejoindre Auxerre. Et s’il affirme que la page bretonne est bel et bien «tournée», l’ancien joueur de Kaiserslautern ne nie plus l’évidence : un transfert était devenu inéluctable après les propos tenus par Antonetti à son encontre en plein match contre Brest mi-décembre. «Comment veux-tu terminer dans les trois premiers avec des joueurs comme ça, s’était emporté le technicien. Ce n’est pas possible !» La colère retombée, Antonetti s’était publiquement excusé, mais le mal était déjà fait. «La blessure était toujours là, confirme Mandjeck. Au mois de janvier, je n’ai pas joué une minute. Ça m’a montré que la plaie n’était pas cicatrisée.»
«Je n’ai pas la sensation d’avoir trouvé un groupe malade. Auxerre vit un moment de crise, mais comme ça arrive à tous les clubs. Ça va revenir, il n’y a pas de raison.»Avec le recul, le néo-Auxerrois se félicite malgré tout d’avoir su «garder la tête froide». «A ma place, d’autres lui auraient répondu», souligne-t-il. Lui a préféré manifester son mécontentement en rentrant directement au vestiaire sans saluer son entraîneur. «Heureusement que j’ai un gros moral, dit-il. Sa réaction m’a vraiment surpris parce que je n’avais pas commis d’erreur bidon. Ce qu’il a fait avec moi, il aurait pu le faire avec tout le monde». La pilule a eu d’autant plus de mal à passer qu’Antonetti s’en est pris verbalement à lui en public, devant les caméras de télévision. «Ça aurait dû se régler dans le vestiaire. Je ne vois pas quel joueur aurait aimé ce qu’il m’a fait». Le divorce était scellé.
«A Rennes, j’étais dans le noir»
Comme porte de sortie, Mandjeck avait d’abord songé à retourner à Kaiserslautern, mais l’offre du club allemand ne correspondait pas «à (sa) juste valeur». Puis est arrivée la proposition d’Auxerre qui l’avait dans le collimateur depuis deux mois, mais qui pensait son départ en Bundesliga acquis. En Bourgogne, le joueur de 23 ans devrait être amené à dépanner en défense centrale, même si Laurent Fournier comptait l’utiliser au milieu contre Caen avant que le match ne soit reporté. Il débarque avec «l’étiquette de pompier de service», mais surtout pour «retrouver l’envie de jouer». Entre la 19e place de l’AJA et la grogne de ses supporters, le contexte s’y prête-t-il vraiment ? «Je n’ai pas la sensation d’avoir trouvé un groupe malade, répond-il. Le club vit un moment de crise, mais comme ça arrive à tous les clubs. Ça va revenir, il n’y a pas de raison…» Et de conclure : «A Rennes, j’étais dans le noir. Ici, je revois clair».
Emery TAISNE