Auteur d’un doublé contre le FC Nantes, mardi soir, à l’occasion de la 35e journée de Ligue 1, Jean II Makoun a répondu de belle manières aux critiques, et notamment à celles formulées par son président Jean-Michel Aulas. Débarqué en provenance de Lille pour 14 millions d’euros à l’intersaison, Jean II Makoun est le deuxième meilleur buteur du club derrière Karim Benzema. Moins influent dans le jeu que lors de sa période nordiste, le milieu de terrain n’en reste pas moins autant, voire plus décisif.
« Le président a le droit de dire ce qu’il veut. Je n’ai pas à le critiquer. Je ferai les comptes à la fin ». Après avoir répondu dans les colonnes du Parisien à son cher président, Jean-Michel Aulas, qui s’était lâché dans les colonnes du Progrès, le 22 avril dernier, le milieu de terrain défensif a donc transformé ses mots en actes.
Le deuxième meilleur buteur du club
Opposé au FC Nantes, mardi, à l’occasion de la 35e journée de Ligue 1, Lyon a pu compter sur son international camerounais, auteur d’un doublé contre les Canaris. D’abord de la tête sur une passe, encore de la tête, d’Ederson, Jean II Makoun avait lancé ses coéquipiers sur la bonne voie après, à peine 7 petites minutes de jeu. Buteur, ce dernier était à nouveau à la conclusion d’une action, peu après à la demi-heure de jeu (34e), pour son sixième but de la saison. Sur une action collective de l’OL, l’ancien Lillois était donc à la réception d’un centre de Delgado pour fusiller Alonzo du droit et à bout portant.
Auteur de 6 réalisations avec l’OL, et par conséquent deuxième meilleur buteur du club en championnat derrière l’attaquant Benzema, Jean II Makoun a également fait trembler les filets à deux reprises en Ligue des Champions cette saison. A Florence (2-0) et à Barcelone (2-5), – malgré la déroute -, le milieu de terrain relayeur avait donc permis aux siens de scorer. Pourtant, le Camerounais n’a pas été épargné par les critiques, et notamment par son président Jean-Michel Aulas, après le déplacement en Gironde où Lyon s’était incliné contre Bordeaux dans une rencontre décisive dans la course au titre (0-1).
Deux jours après le revers contre le dauphin 2008 du septuple champion de France, « JMA » s’était épanché dans les médias et avait ouvertement critiqué ses joueurs dans les colonnes du Progrès. Jean II Makoun n’avait évidemment pas été épargné. « Makoun ? Il ne réalise pas une super saison, mais on compte sur lui », avait ainsi indiqué le dirigeant.
Le meilleur joueur contre le FCN
Pourtant, à y regarder de plus près, ce joueur, qui excelle dans le jeu de tête avec un excellent timing, n’a jamais autant marqué que cette saison avec un club dans l’élite. En six saisons avec le Losc, le natif de Yaoundé n’avait inscrit que la bagatelle de 9 réalisations en championnat et restait pourtant comme l’un des éléments incontournables du club. Pisté par Manchester United pour son rôle prépondérant dans l’entrejeu nordiste, le joueur, qui fêtera ses 26 printemps le 29 mai prochain, avait finalement opté pour le club rhodanien, rejoignant ainsi Bodmer et Keita dans le Rhône pour la somme de 14 millions d’euros.
Jean-Michel Aulas a-t-il eu raison de critiquer son poulain ? Contre Bordeaux notamment, le milieu de terrain défensif avait sombré, comme son équipe, après un bon quart d’heure de jeu. Capable de se projeter rapidement vers l’avant, le joueur était moins décisif dans la zone où on l’attendait, devant sa propre surface de réparation. Moins récupérateur qu’à l’accoutumée, l’international a finalement peut-être trop fait confiance à Jérémy Toulalan pour colmater les brèches. Acheté à prix d’or, le président attendait sans doute un tout autre rendement de son joueur et ses déclarations ont visiblement touché l’orgueil de l’ancien Dogue.
Contre les Canaris, Makoun a ainsi répondu de la plus belle des manières avec un jeu en transition parfait et 80% de réussite dans ses passes pour un grand nombre de ballons joués. Avec 77 ballons négociés, il est même le joueur rhodanien qui en a touché le plus sur ce match. Plaque-tournante du septuple champion de France contre le FCN, Makoun a été piqué au vif par les critiques de son omnipotent président. La réponse, elle, ne s’est pas fait attendre.
Par Grégory HANGARD