Il a été l’un des plus actifs lors des trois dernières sorties amicales de l’OM face à Nantes (0-2), Neuchâtel (2-0) et Bordeaux (1-0). Modeste M’Bami n’a pourtant que deux semaines de préparation dans les jambes, mais c’est comme s’il n’avait pratiquement pas coupé de l’été pour garder le rythme de la saison passée. Ce n’est pas tout à fait faux non plus.
Car les vacances de l’international camerounais ont été plutôt courtes. Pour le Lion Indomptable, l’intersaison a d’abord été consacrée à sa sélection et aux éliminatoires de la coupe du monde 2010 (trois matches) en juin. Est venu ensuite le temps des vacances, à Yaoundé, sa ville natale, mais au lieu de s’accorder un repos total, M’Bami a privilégié des congés studieux, multipliant les footings et les matches de ballon dans le quartier où il a grandi,le tout avec les amis d’enfance. Parmi eux, Jean II Makoun, l’ancien lillois et néo-lyonnais .
« On est comme deux frères, sourit M’Bami. Il existe une véritable émulation entre nous; ça aide à se surpasser. » Cela a encore fonctionné au cours de vacances très spéciales. Ce n’était pas pour déplaire au joueur de l’OM. « J’ai beaucoup travaillé. Je ne voulais pas revivre les difficultés auxquelles j’ai été confronté à l’entame des deux précédentes saisons », explique l’ancien Parisien qui, on s’en souvient, avait rejoint les rangs olympiens au tout dernier moment, voici deux ans, en condition physique forcément insuffisante après un été passé à négocier son départ du PSG.
L’année dernière, à la même époque, ses interrogations quant à la suite à donner à son expérience marseillaise étaient venues le perturber, avoue-t-il aujourd’hui. « Je n’avais pas beaucoup joué durant la saison et je me posais pas mal de questions, confie M’Bami. Je n’avais pas ainsi écarté l’idée d’un départ avant de me raviser. » Judicieuse décision, puisqu’après avoir fait très souvent banquette, le milieu défensif aura été l’un des éléments le plus régulièrement titularisés par Éric Gerets à la faveur d’un rendement de premier ordre. L’OM, d’ailleurs, compte toujours s’appuyer sur lui cette saison bien que M’Bami ait évoqué des envies d’ailleurs à la fin du printemps.
« C’est vrai, reconnaît le Camerounais qui fut contacté notamment par le Bétis Séville il y a quelques semaines, j’ai été tenté par un nouveau challenge à l’étranger, histoire de découvrir un autre championnat. Mais Pape Diouf et José Anigo veulent que je reste. Ils me l’ont fait savoir. Éric Gerets aussi. Ils comptent sur moi et leur marque de confiance me « booste » considérablement. J’ai toujours eu besoin de me sentir soutenu pour donner le meilleur de moi-même. »
Maintenant, si les dirigeants olympiens entendent conserver leur joueur, ce dernier souhaite, de son côté, que sa situation contractuelle se clarifie. « À ce jour, il ne me reste plus qu’une seule année de contrat. Ce n’est pas un contexte idéal pour moi; on ne sait pas ce qui peut se passer dans le football. On n’est pas à l’abri d’une blessure par exemple, relève M’Bami qui aura 26 ans en octobre.C’est pourquoi, j’aimerais bénéficier d’une prolongation (ndlr : assortie d’une revalorisation salariale ?). Les discussions doivent d’ailleurs s’ouvrir avec les dirigeants. »
En attendant, l’intéressé insiste pour dire que « cela ne (le) trouble en aucun cas. Je suis impliqué à 100 %; je travaille le plus sérieusement possible. De toute façon, avec les charges de travail qui sont les nôtres en ce moment aux entraînements, il faut absolument rester concentré. Ce n’est pas le moment de se disperser inutilement car les places sont chères dans l’équipe. » Au vu de ses prestations actuelles, M’Bami a les arguments nécessaires pour gagner à nouveau la sienne.