Au lendemain du hold-up barcelonais contre Milan (0-1), Eto’o a exposé ce qui sera sans doute le leitmotiv du Barça jusqu’à mercredi prochain: une politique de prudence. L’attaquant camerounais prévient que la moitié du chemin reste encore à faire et ajoute : “ Si à Milan on a été à 200%, au retour il faudra être à 1000%”.
Ainsi, lorsqu’on lui a demandé si, comme Laporta lors du match contre Benfica, il voyait déjà la pointe de la Tour Eiffel, il a répliqué: “Moi je ne vois pas encore la Tour Eiffel. Le président peut dire ce qu’il veut et transmettre le message que les supporters aiment entendre, mais moi en tant que footballeur, je dois y aller avec beaucoup de prudence. Nous avons seulement parcouru la moitié du chemin. Pour les supporters, les joueurs de leur équipe sont les plus beaux et les meilleurs, mais le football est si fou que les choses peuvent changer à n’importe quel moment. Il faut garder la tête froide, même si le coeur est chaud”.
Dans le même ordre d’idées, il s’est demandé: “Avons-nous été meilleurs que le Milan? À Lisbonne, nous avons clairement été meilleurs et nous aurions pu perdre au final. Le plus important c’est de se qualifier. Peu importe la manière de jouer. Le plus beau viendra si Dieu veut qu’on soit en finale”.
Concernant la sensation qu’il éprouve après avoir gagné à San Siro, il a indiqué: “En ce moment, aucune. Après mercredi prochain on pourra l’évaluer. Nous sommes rentrés avec un bon avantage relatif, mais qui ne nous permet pas du tout de nous endormir lors du match retour. Nous devrons jouer avec beaucoup de maturité. Ce qui est sûr c’est que je veux remercier les supporters qui se sont déplacés à Milan. Ils ont été merveilleux. Même s’ils étaient 2000 parmi 80 000, ils ont encouragé avec le coeur et ont donné l’exemple de ce que devra être le Camp Nou au match retour, c’est à dire le 12ème joueur dont nous aurons besoin”.
On a par la suite demandé à Eto’o, s’il y avait une équipe qui méritait plus que le Barça de remporter cette Coupe d’Europe? “Tous ceux qui sont là le méritent autant que le Barça. Même le Milan, que tout le monde semble écarter. Le 17 mai, une équipe lèvera ce trophée. Certains penseront que ce n’est pas celle qui le méritait le plus, les autres penseront le contraire. Moi j’ai déjà gagné une Coupe d’Europe (avec Madrid) mais sans jouer. Ce n’est pas la même chose. Lever ce trophée est un rêve, mais il faut le transformer en réalité. Si à Milan on a été à 200%, au retour il faudra être à 1000%”.
Interrogé sur son avis concernant l’autre match de demi-finale, quelques heures avant le début de la rencontre de Highbury, il a indiqué : “Chacun pense toujours que le championnat dans lequel il joue est le meilleur. Si je dois choisir une équipe pour la finale, en les voyant non comme des adversaires, mais plutôt comme des collègues du même championnat, je choisirais Villarreal. Ils méritent le rêve. À part le fait que j’ai été avec certains de leurs joueurs dans d’autres clubs”.
Au sujet du championnat, il a été demandé à l’attaquant camerounais s’il est mieux pour le Barça d’être déclaré champion d’Espagne contre Séville ou après le match Barça-Milan. “Nous tous, supporters comme joueurs, ce qu’on veut c’est de remporter le championnat si on le peut, tout en sachant que nous nous déplaçons sur un terrain très difficile. Si l’occasion se présente… pourquoi n’en profiterions-nous pas?”
Lorsqu’on lui a demandé s’il était envisageable qu’il se repose contre Séville malgré le fait qu’il est à la lutte pour le Soulier d’Or européen, il a répondu : “Je ne descends pas sur le terrain en pensant que je vais toujours marquer, mais plutôt pour aider l’équipe. Et pour ce qui est de se reposer, quand je me repose, je suis encore plus fatigué. J’ai besoin de jouer pour être bien”.
Enfin, il a (une nouvelle fois) été interrogé au sujet du poids spécifique de Ronaldinho dans l’équipe : “je crois que Ronaldinho est important, tout comme l’est n’importe quel joueur de notre équipe. Ronnie tout seul ne peut pas gagner un match, mais avec les 10 coéquipiers qui l’entourent, il peut effectivement être décisif. C’est Giuly qui a été décisif mardi avec son but, même s’il y a eu une superbe passe de Ronnie. Ça c’est le Barça”
Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga – Camfoot.com