La démarche rassurante, le look soigné, simple et stylé, à première vue, c’est son sourire qui frappe. probablement l’expression d’une détermination reconquise dans le département de la Côte d’Or, plus précisément dans la ville de Dijon située entre Bassin parisien et Bassin rhodanien. Prêté pour une saison dans le club de la région de Bourgogne, l’ancien international junior s’éclate, loin, bien loin de la Canebière.
Après une impeccable coupe d’Afrique des nations juniors avec le Cameroun, le jeune international va prendre la direction de Marseille. Un transfert qui va défrayer la chronique du marché des transferts au Cameroun puisque Fomen quittera son club de l’Elite One, la Panthère du Ndé, pour rejoindre les rangs du grand Olympique de Marseille, sans passer par le centre de formation.
Seulement, la dure réalité du haut niveau, le changement intervenu à la tête du staff technique, qui a vu Gerets, le coach qui le voulait, démissionner et le manque de confiance de l’actuel coach Didier Deschamps, ne vont pas favoriser son intégration. Du coup, il trime à l’entraînement, mais une année de galère va s’en suivre.
Sans qu’aucune explication ne lui soit donnée, Charley Fomen va être rétrogradé à la réserve. Heureusement pour lui, les coéquipiers sont là. Il reçoit des conseils de plusieurs dont un certain Hatem Ben Arfa qui lui demande de ne rien lâcher et de continuer à travailler. Les deux internationaux se connaissent bien pour s’être déjà rencontrés en Turquie lors d’un tournoi international U17. Taye Ismaila Taïwo ne sera pas en reste en prenant exemple sur son propre parcours parsemé d’embuches.
La coupe du monde Junior …
La frustration de Charley Fomen va se ressentir pendant la coupe du monde junior. Favori, le Cameroun ne sera que l’ombre de lui-même. Après une belle coupe d’Afrique des nations quelques mois plus tôt, plusieurs joueurs allés chercher fortune sur le vieux continent ont pris la grosse tête. Chacun joue sa partition au détriment du groupe.
Fomen explique son rendement de la façon suivante : « Il y a une grande différence quand on vient disputer une compétition internationale sans avoir les matchs dans les jambes. On peut bien s’en sortir mais, on remarquera qu’il y a de petites insuffisances. »
Dijon, l’étape déterminante …
A l’OM, il est suivi par plusieurs recruteurs qui croient en son potentiel. Sur le conseil de Franck Passi et en accord avec José Anigo, directeur sportif de Marseille, Charley Fomen va partir en prêt pour une saison à Dijon, afin de se familiariser avec le professionnalisme et accumuler du temps de jeu.
« Quand je jouais avec la réserve de Marseille, il y a des clubs comme Dijon qui me suivaient sans que je ne sache. C’est pourquoi, quelque soit le niveau dans lequel on se trouve, il faut donner le maximum parce qu’on ne sait jamais ».
En seize titularisations, il semble revivre. Il est l’une des pièces maitresses du dispositif de Patrice Carteron. Le jeune international camerounais ne boude pas sa nouvelle situation : « il y a un grand décalage entre ce que je vivais à l’OM et ce qui se passe ici. À Dijon je joue. Ça se passe très bien, Dieu merci je ne suis pas blessé ».
Quand on évoque un possible échec, la réponse est sans équivoque: « je ne pense pas avoir eu un non succès à Marseille. Toute chose a un début. il fallait travailler et c’est la raison pour laquelle je suis dans un autre club pour avoir l ‘expérience et le temps de jeu. »
Rentrer la tête haute …
Une phase aller irréprochable, le vent en poupe, Fomen n’a pas oublié sa première année de galère à l’OM. Malgré plusieurs sollicitations, l’ancien international junior veut rentrer à la Canebière la tête haute: « je ne me prend pas la tête. Je travaille dur pour rentrer à Marseille et atteindre le plus haut niveau… en Ligue 2 il y a un plus qui permet de progresser » commente t-il avant d’ajouter : « mon objectif c’est de jouer une trentaine de matchs et d’aider Dijon à terminer au moins parmi les cinq premiers ».
L’équipe nationale …
Comme tout jeune footballeur camerounais, il en rêve et y travaille. S’il n’a pas connu la progression de Nicolas Nkoulou ou de Georges Mandjeck, Fomen a le mérite d’avoir été un des plus jeunes footballeurs à avoir porté le maillot des lions. Le 7 février 2007 à Lomé, il est dans le groupe qui va faire jeu égal (2-2) contre le Togo. Sous Jules Nyonga, l’arrière gauche disputera une demi-heure de jeu.
À la question de savoir si en se rasant le matin, il pense au match Cameroun-Senegal de Mars prochain, il répond: « je rêve tous les jours. J’espère que les joueurs qui seront appelés vont nous sauver parce que nous passons actuellement une période difficile. Ça arrive à toute nation de football mais, je pense qu’on est bien parti pour se qualifier pour la CAN 2012. »