Erik ten Hag avait promis un plan contre Liverpool, mais ce dimanche, ce nouveau plan de Manchester United n’en était pas un. Des joueurs debout, à des endroits précis pour couvrir des zones, puis les espaces entre les espaces. Bloquer, tamponner, nier toute vélleité de percer les abords des buts de André Onana. Il est clair que Manchester United n’a pas un joueur de la trempe de Harry Kane en attaque, ou de Zambo Anguissa au milieu. Et vous voilà donc en train de regarder Jonny Evans envoyer de longs ballons le long de la ligne de touche dans l’espoir – ou plutôt le rêve – qu’Antony puisse peut-être s’en emparer et espérer un tir au but.
Et pour Manchester United, il n’y a pas de honte à faire un match sans plan, avec le bus parqué. Il n’y a qu’à voir la jubilation de ses fans dans la tribune Anfield Road lorsque le rideau est tombé sur ce match ennuyeux. Il s’agit là, très franchement, d’un club qui aurait besoin d’un peu plus d’humilité, d’une reconnaissance plus réaliste de sa position dans la taxonomie du football anglais.
Alors, si vous êtes Erik ten Hag et que vous dirigez une équipe qui occupe la huitième place de la Premier League avec une différence de buts de moins trois et une liste de blessés qui s’étend jusqu’à Lolodorf, qu’auriez-vous fait ? vous prendriez simplement vos médicaments, vous accepteriez la souffrance, vous feriez tout pour vous accrocher.C’est ce qui s’est passé dimanche soir. Manchester United de André Onana en Premier League cette saison ressemble à une équipe qui survit plutôt qu’à une équipe qui vit. Et c’est peut-être parce que Ten Hag lui-même est un homme en mode survie, qu’il se bat pour son projet, qu’il lutte contre le vide qui a aspiré les cinq entraîneurs qui l’ont précédé.
En réalité, il y a même eu des occasions, en fin de match et United aurait pu se sauver avec la victoire. En deuxième période, le club menaçait régulièrement en contre, créant des occasions pour Rasmus Højlund et Scott McTominay de loin.
Mais pour l’essentiel, le match a été glorieusement sinistre, un chef-d’œuvre de pragmatisme tactique, une victoire pour rien du tout.
Les hommes de ten Hag étaient disposé dans un système en 4-4-2 lorsqu’ils n’avaient pas la possession du ballon. Antony et Alejandro Garnacho se muaient en doubles latéraux et McTominay était au sommet du milieu de terrain. Ce joueur a failli être chassé du club cet été. Mais il s’est imposé comme étant un joueur incontournable. Et selon Ten Hag, il s’agit de « l’un des exemples de ce que cela signifie de jouer pour Manchester United ». Malgré la symétrie agréable de l’arc de rédemption personnelle, on peut également se demander comment un club de la taille et des ressources de Manchester United a pu développer une telle dépendance à l’égard d’un tel joueur. En d’autres termes, est-ce McTominay qui est devenu grand, ou United qui est devenu petit ?
Derrière lui, Sofyan Amrabat court après les ballons perdus sans jamais vraiment menacer d’en prendre le contrôle. Et le jeune Kobbie Mainoo a été chargé d’étouffer les contre-attaques de Liverpool par tous les moyens. Malgré le manque de sophistication de la tactique défensive, elle a fonctionné à la perfection. On peut souligner les 34 tirs au but de Liverpool, même si plusieurs n’étaient pas de bonne qualité. Pour le reste, André Onana a été très sûr.
En réalité, Manchester United a t-il meilleur à offrir que cette performance défensive de ce dimanche ? Tout le monde s’entend pour dire qu’ils doivent faire preuve de plus d’ambition contre des adversaires plus faibles. Mais où sont exactement ces adversaires plus faibles ? Brighton, Crystal Palace, Bournemouth ou Copenhague ?