À 20 ans à peine, le milieu défensif Joël Matip possède déjà une impressionnante carte de visite. Tout aussi à l’aise au poste de défenseur, il affiche une précocité peu commune qui lui vaut d’être promis à un brillant avenir. Né en Allemagne, Matip exerce ses talents en Bundesliga, à Schalke 04, club avec lequel il a remporté la Coupe d’Allemagne en 2011. Cela ne l’empêche pas de défendre les couleurs du Cameroun, le pays de son père.
On a ainsi pu apercevoir Joël sous la tunique des Lions Indomptables l’année dernière lors de la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010™, alors qu’il n’avait que 18 ans. L’aventure camerounaise a commencé en décembre 2009, lorsqu’il a eu la surprise d’être convoqué pour la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF 2010 après avoir disputé seulement huit matches de Bundesliga. Il faut dire que Matip s’était particulièrement illustré pour ses débuts en inscrivant le but de l’égalisation sur la pelouse du Bayern Munich (1:1).
Séduit, Paul Le Guen offre au milieu de terrain son baptême du feu international face à l’Italie en amical, juste avant Afrique du Sud 2010. Matip avait ensuite été titularisé contre le Japon en première journée du Groupe E, même s’il admet que le choix a été difficile entre le Cameroun et l’Allemagne, le pays de sa mère. « Lorsque j’ai dû trancher, ça m’a demandé beaucoup de réflexion, mais au bout du compte, c’est le cœur qui a parlé », explique Matip à FIFA.com. « Mon père n’a jamais cherché à m’influencer. Il m’a dit qu’il serait fier de moi quelle que soit ma décision et il me soutient autant qu’il le peut. Au final, j’ai pris ma décision tout seul. »
Malheureusement, on ne verra pas Matip lors de la prochaine CAN 2012, organisée en Guinée équatoriale et au Gabon. En effet, le Cameroun est tombé dès la phase préliminaire. « Une nation comme le Cameroun se doit de participer à cette compétition », regrette le milieu des Königsblauen. « Mais maintenant il faut tirer un trait là-dessus et se préparer pour nos prochaines échéances », prévient-il, en référence aux qualifications pour le rendez-vous continental ainsi qu’à la campagne préliminaire pour l’épreuve reine 2014.
Encore une marge de progression
Cousin éloigné de l’ancien international Joseph Désiré Job, Joël se félicite de jouer pour le Cameroun, qui compte dans ses rangs plusieurs gros calibres. « Ils m’ont accepté immédiatement même si j’étais encore très jeune », se souvient-il. « C’est un honneur immense de pouvoir évoluer aux côtés de grandes stars comme Samuel Eto’o et Alexandre Song », souligne Matip, qui manie aussi bien le français, l’anglais et l’allemand. « En Afrique, la pratique du football n’a rien à voir avec ce qu’on observe en Allemagne. C’est comme une grande famille. Les Africains sont beaucoup plus expressifs et même si tout est moins structuré qu’en Allemagne, on s’y habitue vite. Je me suis adapté facilement et je n’ai jamais regretté d’avoir choisi le Cameroun. C’est juste différent. »
En Allemagne, le jeune milieu de terrain réalise à nouveau une excellente saison avec le club de Gelsenkirchen, qualifié pour les seizièmes de finale d’UEFA Europa League et qui pointe à la troisième place du championnat, après avoir atteint les demi-finales de Ligue des champions de l’UEFA en 2010/11. « On s’améliore constamment depuis plusieurs années mais on a encore une marge de progression. La saison dernière, on a joué la Ligue des champions et je savais qu’on irait loin », explique-t-il, en prenant soin d’ajouter l’apport des trois entraîneurs qu’il a connus à Schalke 04, Felix Magath, Ralf Rangnick et aujourd’hui Huub Stevens. « Ce sont tous les trois de grands professionnels, chacun dans son style. Je leur dois beaucoup car ils ont contribué à mes progrès. »
Et ceux-ci ne font visiblement que commencer.