Le football ne ment pas; la preuve patente vient d’être déballée dans ce duel de style entre Chelsea de Didier Drogba et le FC Barcelone de Samuel Eto’o. D’un côté une équipe qui refusait le jeu, qui pratiquait un catenaccio des beaux jours, de l’autre, une équipe tenace, qui avait le sort contre elle, qui est restée disciplinée, qui n’a pas dérogé de son plan de match. Le hold up a eu lieu, mais pas dans le sens que l’on attendait et du même coup la finale du 27 mai s’annonce palpitante, ouverte, imprévisible.
Après son match nul à Barcelone la semaine dernière, Chelsea était convaincu d’avoir fait le plus difficile en réussissant à empêcher Barcelone d’enfiler le moindre but. C’est une équipe confiante qui foulait sa pelouse pour affronter le club qui pratique le meilleur football d’Europe.
Ragaillardi par sa victoire face à son éternel rival, le Real de Madrid, Barcelone comptait sur son jeu pour se défaire de l’ogre anglais et de son stratège en chef en la personne de Guus Hiddink.
Très tôt dans le match (9ème minute) et complètement contre le cours du jeu, Michael Essien adressait une volée splendide pleine lucarne que seul Thomas Nkono aurait pu stopper. Dès cet instant, l’on ne vendait pas chère la peau du FC Barcelone devant une défense et un milieu de terrain si aggressif côté Chelsea. Messi était cadenaccé, Eto’o isolé, Xavi bloqué.
Barcelone ne perdait cependant pas sa rigueur constructive, même si l’arbitre est totalement passé à côté de son match.
Chelsea aurait pu cloué le match puisque l’équipe s’est offerte plusieurs occasions en contre à l’instar de cette occasion de Drogba sur coup franc à la 23ème minute, la tête de Terry qui passe juste à côté du cadre à la 25ème minute, l’arrêt de Valdès sur le même Drogba à la 52ème minute.
Mais il faut aussi souligner la propension de Drogba à s’étaler, à vouloir forcer des décisions arbitrales, qui auraient pu être sanctionné par l’arbitre norvégien.
Et le but de Barcelone, qui semblait de plus en plus désemparé, mais qui poussait de toutes ses forces. Amortie-passe de Samuel Eto’o pour Messi qui trouve Iniesta totalement esseulé à l’entrée de la surface de réparation de Chelsea. Le tir est précis, et c’est surtout le seul tir cadré de Barcelone. On est alors à la 93ème minute. Le choc est dur pour Chelsea. Les spectateurs n’en reviennent pas et ils ne peuvent y croire. La tristesse est accentuée par le sentiment de s’être vu refusé un penalty sur un tir au dos de Samuel Eto’o justement non sifflé par l’arbitre norvégien. Ballack, à la suite, se prendra un carton jaune pour insultes sur l’arbitre.
Barcelone et Manchester s’affronteront donc en finale de la Champions League le 27 mai prochain. Finale de rêve certainement parce que ce sera la fête du football offensif, du football total.
Correspondence particulière de Marcel Andzé Abé