Transféré de Créteil à Strasbourg à l’intersaison, le défenseur central Eugène Ekobo s’intègre doucement en Alsace, dans l’Est de la France. Ce vendredi, dans le cadre de la huitième journée de Ligue 2, Eugène refait le voyage en sens inverse, pour rencontrer sur le terrain ses anciens camarades au stade Dominique Duvauchelle de Créteil, en banlieue parisienne…
Camfoot.com: Eugène Ekobo, vous avez changé de club à l’intersaison. Quelles sont les differences entre Créteil que vous avez quitté et Strasbourg que vous découvrez?
Eugène EKOBO:
C’est vraiment deux mondes differents, Créteil et Strasbourg. Il y a beaucoup plus de pression ici, l’attente des supporters est grande. Nous nous devons d’assumer les ambitions du club, qui sont entre autres la remontée immediate. Au niveau des infrastructures, Strasbourg reste un club de ligue 1. Il y a vraiment tout ici pour réussir, au niveau sportif, encadrement et administration.
Camfoot.com: Comment se passe votre intégration et celle de votre famille en Alsace?
Eugène EKOBO:
Pour l’instant ça va, mais au départ, c’était un peu difficile. Quitter Paris pour Strasbourg ce n’est pas facile, même si notre temps d’adaptation est terminé maintenant. Mon épouse va reprendre les études bientôt, ça devrait aller! Au niveau du club, j’ai été bien accueilli par les ivoiriens Loué Edgard et Arthur Boka [parti à Stuttgart, NDLR], le gabonais Eric Mouloungui avant l’arrivée de mon compatriote Hervé Tum. On forme ainsi une famille, avec bien évidemment les non-africains de l’équipe aussi!
Camfoot.com: Depuis votre arrivée, avez vous déjà joué dans un stade plein?
Eugène EKOBO:
Pas vraiment, mais nous avons tout de même reçu la visite de quinze mille personnes à chacun de nos deux premiers matches à domicile, dans un stade de la Meinau qui contient trente mille places. C’est très bien pour la L2. Je me souviens qu’à Créteil, on ne voyait pas plus de trois mille spectateurs.
Camfoot.com: Quel souvenir gardez-vous du match amical de Strasbourg contre le Bayern de Munich, en début de saison?
Eugène EKOBO:
C’est un honneur de jouer ce genre d’équipe, des occasions comme celle là sont rares…il faut jouer ce genre de matches à fond. J’étais très content de côtoyer Roy McKaay et Santa Cruz que je n’avais jamais croisé auparavant sur un terrain. L’ambiance était belle, ils ne nous ont pas pris de haut. Le contact avec les Allemands a été sympathique. On a joué avec la manière et nous avons gagné, ce qui a donné de l’espoir à nos supporters pour la saison.
Camfoot.com: A Créteil, vous êtes passé du poste de milieu à celui de défenseur. Vous jouez donc dorénavant derriere?
Eugène EKOBO:
Oui! Strasbourg m’a vu jouer en défense lorsqu’ils venaient me superviser. Si on m’a recruté ici, c’est par rapport à mes qualités et performances en défense. Mais c’est vrai que j’avais été engagé à Créteil en tant que milieu défensif la première année. C’est mon poste de formation, puis j’ai donc été converti en défenseur central. J’ai bien géré cette position là, et je trouve de plus en plus de repères au fur et à mesure des matches à ce poste.
Camfoot.com: Vous avez tout de même trouvé le moyen de marquer un but, à peine arrivé dans l’Est…
Eugène EKOBO:
C’est vrai, même si je ne suis pas un buteur. C’est vraiment une chance et quelque chose d’exceptionnel. Sur 70 matches avec Créteil, je n’ai marqué qu’une seule fois. Sur 6 matches ici, je marque déjà, ça fait plaisir.
Camfoot.com: Quel genre d’entraineur est Jean-Pierre Papin ?
Eugène EKOBO:
Il est à l’écoute des joueurs, c’est quelqu’un qui est proche de nous. S’il le faut, il rentre sur le terrain, quand il y a des absences aux entrainements. Il complète ainsi l’effectif et joue avec nous. Son passé d’attaquant prolifique lui permet de faire des séances de rappel avec les joueurs offensifs, pour réussir un jour comme lui, pourquoi pas?
Camfoot.com: Vous retrouvez Créteil ce vendredi, une ville que vous avez quittée en juin dernier…
Eugène EKOBO:
Je suis très content à l’idée de jouer contre eux. J’ai passé deux belles années là bas, tant sur le plan sportif qu’humain. J’en garde un bon souvenir. Jusqu’à présent j’y ai gardé des amis comme Jean-Jacques Domoreaud, le frère de Cyrille, que j’appelle régulièrement.
Camfoot.com: Ce sera tout de même bizarre pour vous d’aller dans le vestiaire visiteur au stade Duvauchelle?
Eugène EKOBO:
Je ne le connais même pas, je ne sais pas comment il est! J’ai passé deux années à Créteil sans même pénétrer dans le vestiaire visiteur! J’aurais l’occasion de le découvrir si je fais le déplacement*. J’espère que ma douleur au genou sera oubliée d’ici là!
Propos recueillis par Jean-Pierre Esso, à Strasbourg
* Eugène Ekobo fait partie du groupe de 17 joueurs retenus par le coach Jean-Pierre Papin pour le match de ce soir à Créteil.