C’est l’un des bonheurs du foot : une semaine de tous les dangers peut être retournée en semaine de tous les plaisirs. Grâce à l’international camerounais Ignatus Ganago qui lui a permis d’arracher une victoire surprenante jeudi face au PSG, Lens a fait le spectacle pour s’imposer sans discussion ce dimanche à Lorient (2-3). Les Sang et Or ont eu l’emprise dans un match à rebondissements qu’ils auraient dû gagner plus largement. Ces deux victoires en trois jours ont déjà changé les regards en L1.
Ainsi donc Lens, qui n’avait pas la faveur des pronostics avant Paris et Lorient en trois jours, a pu hier redécoller de l’aéroport de Lann-Bihoué avec la jouissance de six points en deux matchs. Six points qui le calent en haut de tableau, ce qui est bon à prendre. Et surtout six points qui ne doivent rien à personne mais tout à des Sang et Or très joueurs hier et toujours portés par « un état d’esprit exceptionnel », a rappelé Franck Haise.
Lens, qui ne s’était plus imposé en championnat à Lorient depuis 2001, a livré un grand numéro là où jadis les équipes de Gourcuff donnaient la leçon. Cette fois, en termes de qualité de jeu, c’est bien le Racing qui a mené la danse et cela dès le coup d’envoi. Bien installés dans un 3-5-2 pourtant remanié avec cinq entrées par rapport à Paris (Sotoca, Jean, Cahuzac, Clauss et Boura), les Lensois ont évolué deux tons au-dessus de Lorientais pris de vitesse. Plus de possession (52 %), dix occasions contre cinq, plus de tirs (12 contre 6), plus de tirs cadrés (7 contre 3), ils ont fait les choses deux fois mieux.
Paradoxalement, ce sont les Merlus qui ont ouvert le score sur leur première incursion. Un contrôle raté de Wissa, une passe et Grbic pour une reprise du gauche (1-0, 14e) déclarée victorieuse après trois minutes de VAR… Mais le Racing, hier, était suffisamment fort pour passer outre ce coup du sort. « Les garçons n’ont pas paniqué. Ils savaient que ce qu’on faisait était cohérent. Et on n’a pas eu le temps de douter car on a vite égalisé », raconta Haise.
L’inspiration de Medina
Son équipe, qui aurait pu très vite marquer par Sotoca (5e), Jean (8e) ou encore Kakuta (10e), fut récompensée sur un joli mouvement dans l’axe. Sotoca, d’une justesse absolue hier, trouva Jean qui fut fauché dans la surface par Laporte. Kakuta transforma le penalty, son deuxième après Nice (1-1, 31e).
« Les garçons n’ont pas paniqué. Ils savaient que ce qu’on faisait était cohérent. »
Lens n’était pas maudit, il pouvait donc continuer à accélérer. Et même à s’envoler, ce que nous proposa de faire avec lui Medina. Une tête de Sotoca fut contrée en cloche dans la surface… La tentation était trop forte pour le défenseur argentin, qui cisela une merveille de reprise en ciseaux retournés (1-2, 34e). Olé !
Un seul bémol : le penalty encaissé en fin de match
Un retourné magnifique pour un retournement de situation de premier choix, cela augurait d’une belle suite et le Racing garda en effet le contrôle en seconde période. Lorient tenta bien de mettre la pression. Mais il fut une fois encore dépassé par un joli but avec au départ un superbe contrôle de Doucouré, relayé par Sotoca vers Ganago, qui n’avait plus qu’à crocheter Mendes avant d’ajuster Nardi (1-3, 63e). Deux buts en deux matchs pour l’attaquant, qui permettait à son équipe de prendre le large.
Pour Lens, la fête était totale et si Ganago (73e, 81e) et Mauricio (77e) manquèrent d’aggraver le score, le seul vrai bémol fut ce penalty encaissé dans le temps additionnel, assorti d’un carton rouge pour Badé (90e +3). Un petit relâchement, un peu de fatigue… Peu importe, à ces Sang et Or il sera tout pardonné.