Eliminé l’an dernier en 8e de finale de la Ligue des champions par Manchester United, Marseille veut cette fois saisir sa chance d’accéder aux quarts de finale. Sa victoire au stade Vélodrome face à l’Inter Milan (1-0) lui permet de rêver. Surtout, l’OM a tiré les leçons de ses erreurs passées.
Didier Deschamps arborait un très large sourire mercredi soir. Le succès acquis dans les arrêts de jeu face à l’Inter Milan (1-0) avait une saveur particulière pour lui. « Ça fait du bien de marquer juste avant le coup de sifflet final, se réjouissait-il. On est sûr que l’adversaire ne reviendra pas (rires). Généralement, ça arrive aux équipes de haut niveau comme le sont les formations italiennes. » En l’emportant petitement dans les dernières minutes, l’OM a fait preuve d’un réalisme typiquement transalpin. « Ce sont les Italiens qui font 0-0 jusqu’à la 80e minute, reprend Souleymane Diawara. Et ils finissent par marquer dans les arrêts de jeu. Cette fois, la chance nous a souri. » Pour s’offrir un finish gagnant, Marseille a d’abord su bloquer les offensives intéristes. « On a été sérieux tout au long du match, note André Ayew, le buteur sauveur à la 93e minute. C’est défensivement que l’on a su construire notre victoire. Ensuite, on a pu se projeter vers l’avant en fin de rencontre sans partir à l’abordage. »
La leçon de l’élimination face à Manchester United semble avoir été retenue. « On avait été trop fan contre MU la saison dernière, décrypte Benoit Cheyrou. Certaines attitudes laissaient penser que nous n’avions pas envie de les battre. » Cette fois, l’OM n’a pas regardé jouer son adversaire aussi prestigieux soit-il. « Chaque année, on dit que l’on manque de maturité, fait remarquer Mathieu Valbuena. On passe à côté car on respecte trop l’adversaire. Contre l’Inter, on a vu que l’on avait retenu la leçon. » L’OM a donc su tirer profit de ses défaites passées. « Ceux qui étaient là l’an dernier ont déjà vécu un huitième de finale de Ligue des champions, rappelle Deschamps. Pour les autres qui découvrent ce niveau de la compétition, c’est forcément plus difficile. Et en face de nous, l’Inter est habituée à gérer ce genre de rendez-vous. Qu’ils s’agissent de quarts de finale, de demi-finales ou de finales, ils gagnent ces matches-là. Dans la préparation du match, ils savent aller à l’essentiel. »
Diawara : « On a mûri »
Pour faire face au déficit d’expérience face à l’Inter, Deschamps a fait appel à la grinta de ses troupes. Ce supplément d’âme qui peut faire basculer l’issue d’une rencontre. « Il faut lutter avec d’autres armes, explique DD. J’insiste davantage sur l’aspect mental et la détermination. Je veux que mes joueurs comprennent qu’ils doivent y croire jusqu’au bout. Je leur répète sans cesse qu’un match n’est terminé qu’au coup de sifflet final. Ils en ont eu la parfaite illustration face à l’Inter. » André Ayew est le meilleur ambassadeur du discours de Deschamps. « On a fait preuve de plus de solidarité que la saison dernière, détaille l’aîné des frères Ayew. Notre état d’esprit fait la différence. Depuis le match de Paris, on sent que l’on a pris une autre dimension. Pas uniquement individuellement, mais aussi collectivement. »
Face à Manchester United, l’OM avait réussi à se créer des occasions au Vélodrome. Mais MU avait tenu bon (0-0). « Le match aller contre Manchester, c’était presque la copie conforme de la rencontre face à l’Inter, analyse André Ayew. On a des occasions pour marquer, mais on n’avait pas réussi à les concrétiser. C’était peut-être le seul problème à l’époque : avoir de la réussite. On a utilisé ce match contre MU pour apprendre. » Souleymane Diawara abonde dans le sens de son coéquipier. « Par rapport à l’année dernière, on a mûri, explique-t-il. On a acquis de l’expérience. A ce stade de la compétition, on aurait peut-être pris un but l’an dernier. Mais on n’aurait pas marqué à la 93e minute… Cette fois-ci, on n’a rien lâché. On a continué d’y croire. » Fort de ce succès, l’OM reste prudent sur ses chances de qualification. « On n’est qu’à la mi-temps de notre double confrontation avec Milan, précise Diawara. Il y a eu des sourires, on s’est tapé dans les mains mais on a fait que la moitié du travail. On ne s’enflamme pas. » C’est peut être ça aussi la nouvelle expérience acquise par l’OM.
Vincent BANTIT