Lauréat du Prix Marc-Vivien Foé 2018, Karl Toko Ekambi se dit « fier d’avoir gagné ce titre devant des joueurs qui jouent dans des grands clubs en Ligue 1 », comme Wahbi Khazri et Bertrand Traoré. L’attaquant camerounais du SCO Angers savoure au passage sa « meilleure saison en termes de statistiques et de régularité ». Entretien.
RFI : Karl Toko Ekambi, vous êtes le lauréat du Prix Marc-Vivien Foé 2018. Que représente pour vous ce trophée de meilleur joueur africain du Championnat de France de football ?
Karl Toko Ekambi : C’est quelque chose de fort ! Je suis Africain et Camerounais. Et c’est le Prix Marc-Vivien Foé qui était lui aussi un joueur camerounais. Je suis donc fier d’avoir gagné ce titre devant des joueurs qui jouent dans des grands clubs en Ligue 1.
Vous finissez au classement du Prix Marc-Vivien Foé 2018 devant le Tunisien Wahbi Khazri et le Burkinabè Bertrand Traoré. Est-ce que vous connaissez ces deux joueurs et que pensez-vous d’eux ?
Je les connais surtout pour avoir joué contre eux. Je ne les connais pas personnellement. Mais je sais que Bertrand Traoré a joué dans des grands clubs. Il est assez jeune mais il a déjà un beau palmarès et pas mal de grands clubs à son actif. Et Wahbi Khazri est un joueur majeur du Championnat de France. Il fait une grosse saison aussi.
Est-ce de très loin la meilleure saison de votre carrière ?
C’est ma meilleure saison en termes de statistiques et de régularité. Et puis, c’est une saison en Ligue 1. J’évoluais auparavant en 3e puis 2e division. Donc, je pense que c’est ma meilleure saison pour l’instant.
Vous avez marqué deux fois plus de buts que la saison passée. Le fait de rejouer dans l’axe, après une saison sur l’aile gauche, suffit-il à expliquer votre efficacité ?
Je pense que ça suffit à l’expliquer, oui. Après, c’est ma deuxième saison à Angers. Donc, je suis mieux implanté dans ce club. Je suis davantage en confiance. J’ai pu jouer dans l’axe, ce qui est mon vrai poste. Je pense que ça a payé.
Vous allez quitter le SCO Angers, à l’âge de 25 ans. Est-ce le bon moment pour découvrir un nouveau club, voire même un nouveau championnat ?
Oui, je pense que c’est le bon moment. J’ai fait deux saisons à Angers. J’y ai vécu de belles aventures. Maintenant, j’aspire à goûter au haut niveau européen, que ce soit en France ou à l’étranger.
Votre évolution ressemble un peu à celle de Pierre-Emerick Aubameyang, lauréat du Prix Marc-Vivien Foé 2013. Lui aussi s’était mué en buteur féroce après avoir joué ailier. Est-ce que la comparaison vous paraît pertinente ou pas ?
Oui, en termes de trajectoire, en Ligue 1 je veux dire, il y a peut-être une comparaison à faire. Parce qu’on a un peu le même profil. Celui de joueur qui va vite. Et on a un peu la même corpulence. Bref, vous pouvez faire la comparaison. Ça ne me dérange pas du tout.
Vous êtes le premier Camerounais à remporter le Prix Marc-Vivien Foé. Est-ce que ça revêt une signification supplémentaire ?
Supplémentaire, non. Je suis le premier Camerounais, oui. Mais le plus important pour moi, c’est d’avoir fait une bonne saison en Ligue 1. Après, je ne cours pas après les distinctions individuelles. Le plus important, c’est d’avoir fait une bonne saison et d’être en bonne santé. Je suis fier d’avoir gagné ce titre mais ça n’a pas une signification particulière pour moi.
Ce prix porte le nom de Marc-Vivien Foé. Vous étiez âgé de 10 ans lorsqu’il est mort au Stade Gerland de Lyon, le 26 juin 2003. Vous souvenez-vous de cet événement tragique ?
Oui, j’ai des souvenirs parce que cette Coupe des Confédérations je l’avais suivie à la maison avec mes frères, sœurs et parents vu que je regardais tous les matches du Cameroun lorsque j’étais petit. Mon père regarde tous les matches de l’équipe nationale. Donc, oui, je m’en souviens. C’est vrai que c’était triste. Mais on était jeune et donc on ne se rendait peut-être pas compte de l’ampleur de ce qu’il s’était passé. J’ai de vagues souvenirs mais je me souviens d’avoir vu ça en direct.
Champion d’Afrique en 2017, Prix Marc-Vivien Foé en 2018… Que peut-on vous souhaiter pour 2019 ?
Vous pouvez me souhaiter d’être en bonne santé et de poursuivre ma progression !
Et de disputer une Coupe d’Europe ?
Et de jouer une Coupe d’Europe !
Propos recueillis le 10 mai 2018 à Angers, par David Kalfa, Christophe Valette