Jean-Armel Kana-Biyik établit un constat très réaliste de la situation peu probante des Rennais, au moment de recevoir Bordeaux (19h00).
« Jean-Armel Kana-Biyik, Rennes reste sur trois matches sans victoire en Ligue 1 et surtout une faillite collective à Ajaccio (0-1). Avez-vous des explications à cette mauvaise passe ?
Si on avait les explications, on n’en serait pas là et on aurait déjà réglé le problème depuis Nice (0-2, le 3 décembre). Ce n’est pas un manque d’envie. On met de la bonne volonté, c’est juste qu’on n’y arrive pas. Dimanche, comme l’a dit le coach, on a vraiment été nul. On peut nous appeler les cancres, parce que tous nos concurrents directs ont rapporté trois points d’Ajaccio. Nous, on leur donne ces trois points. Maintenant, il faut les prendre face à Bordeaux pour pouvoir passer de bonnes fêtes.
Redoutiez-vous une telle période après l’accumulation des matches en Ligue Europa (29 depuis le début de la saison) ?
Je préfère que cette période arrive maintenant qu’à un mois et demi de la fin de saison comme l’an dernier (Rennes n’avait remporté qu’un seul de ses douze derniers matches de Championnat). Il vaut mieux que cela arrive maintenant et qu’on prenne conscience du travail qu’il reste à faire pour être présent dans le sprint final. L’an dernier, à cette même période, on ne parlait pas de ça. On parlait plutôt de la première place si je me souviens bien. Au final, on reste sur le podium jusqu’à la 30e journée avant une dégringolade pas possible. Je préfère qu’on se retrouve là où on est aujourd’hui et qu’on mette un coup de boost et qu’on ne puisse plus nous arrêter sur la seconde partie de saison.
Revoyez-vous néanmoins vos ambitions à la baisse ?
Après un match comme celui d’Ajaccio, il faut revoir ses ambitions à la baisse. Ce n’est pas en jouant comme on a joué dimanche qu’on peut espérer quoi que ce soit. Je l’ai dit dans le vestiaire après le match. Il faut arrêter de parler des trois voire des cinq premières places parce qu’on en est très très loin.
Le match de Bordeaux est-il un tournant ?
Il n’y a pas le droit à l’erreur. Ce match a une grande importance. Les vacances, ce n’est pas pour tout de suite. Il y a quatre-vingt-dix minutes à faire avant la trêve. Soit on passe la barre des 30 points, soit on reste en dessous. Là, il faudra revoir sérieusement nos ambitions à la baisse et vraiment arrêter de parler de Coupe d’Europe. »
Recueilli par Sylvain LE DUIGOU, à Rennes