Son premier but en L1 contre VA (1-0) a été occulté par la passe décisive de Lemoine ? Jean-Armel Kana-Biyik ne s’en offusque pas. Avant d’aller à Caen (19H00), sa première partie de saison dépasse ses attentes.
Une belle histoire peut en cacher une autre. Le come-back victorieux de Fabien Lemoine a presque fait oublier que c’est bien Jean-Armel Kana-Biyik qui a offert la victoire à Rennes contre Valenciennes (1-0), samedi soir. Au bout du temps additionnel, le défenseur rennais a repris de la tête un corner de Lemoine synonyme de retour sur le podium pour la formation bretonne. Félicité par ses proches, l’ancien Havrais s’est, en revanche, fait voler la vedette devant les médias. «Mais non, ça ne m’embête pas, nous a-t-il assuré. Par rapport à sa blessure (ablation d’un rein, NDLR), c’était normal qu’on parle plus de Fabien. Moi, je sais que mon but a eu des conséquences. Ça me suffit».
En jeunes comme chez les pros, Kana-Biyik n’a jamais été celui sur qui les projecteurs se sont braqués. «J’ai toujours marché dans l’ombre des autres, avoue-t-il. Il y a toujours eu des joueurs plus talentueux que moi. Ça ne m’a pas empêché d’arriver là où j’en suis». Après avoir effectué toute sa formation au Havre, un club au sein duquel son père André a évolué durant quatre saisons, il a atterri cet été à Rennes, où son oncle François Oman-Biyik avait déjà posé ses valises vingt ans auparavant. «C’est une heureuse coïncidence. Quand je suis arrivé, on m’en a beaucoup parlé. Ça m’a fait bizarre». Pas besoin de beaucoup le cuisiner pour connaître le principal sujet de discussion pendant les repas de famille…
Grâce à leurs conseils et ce changement de club, Kana-Biyik a entamé sa mue. Au Havre, trop d’écarts de conduite ont nui à sa progression. «Là-bas, je n’ai pas toujours été pro en dehors du terrain, concède-t-il. C’est ce que je regrette : de ne peut-être pas avoir laissé une bonne image». Sous la houlette d’Antonetti, il s’est (re)pris en main. «C’est le coach qui me fallait pour me mettre du plomb dans la tête. Même s’il a dû me remonter les bretelles, il ne m’a pas lâché. Il a eu des mots entre quatre yeux dans son bureau et ça a été le déclic». Venu à Rennes «pour apprendre» et jouer les doublures d’Apam, sur le flanc, Kana-Biyik a déjà «quasiment» atteint en cinq mois la barre de matches qu’il s’était fixée pour toute la saison. A 21 ans, il est enfin sur «le droit chemin».
Emery TAISNE